Alors que toutes les nuances de la gauche sociale et politique seront présentes à la Fête de l’Humanité ce week-end, il devient urgent de regrouper les forces pour la rupture avec ce système. L’enjeux est de se hisser à la hauteur des réponses nécessaires face à l’offensive antisociale et réactionnaire du camp macroniste et aux lourdes menaces que fait peser l’extrême droite en cette rentrée.
Résister aux nouvelles attaques contre notre camp social
Macron cherche à reprendre la main. Après le passage en force de sa contre-réforme des retraites et la répression du soulèvement des quartiers populaires suite au meurtre de Nahel, il veut écraser la colère sociale (qui s’est encore exprimée au Stade de France vendredi dernier avec les huées qui lui ont été adressées). Ainsi, dans le contexte difficile d’une inflation qui ne faiblit (+5% sur une année) et de prix toujours à la hausse, la rentrée scolaire s’est faite sur le terrain de l’extrême droite, celui de la stigmatisation des musulmanEs, les femmes en premier lieu, avec la polémique autour de l’abaya.
Pourtant, du blocage des prix à la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité, en passant une augmentation générale des revenus, ce sont bien des mesures de justice sociale en rupture avec les profits des capitalistes dont nous aurions besoin, et pas d’une nouvelle séquence raciste qui fait les choux gras de la droite et du RN.
C’est tout l’enjeu de construire les manifestations du samedi 23 septembre à l’initiative d’un large regroupement unitaire contre les violences policières et le racisme systémique, pour les libertés publiques.
Construire une alternative au système
Impulser ou participer à toutes les résistances face aux injustices générées par le capitalisme, c’est nécessaire mais cela ne suffit pas. A Macron et son monde, nous devons opposer la perspective d’une société libérée de l’exploitation et des oppressions, d’un mode de production écosocialiste qui respecte autant les êtres humains que la planète. Face à une partie de la gauche qui tire vers la droite, nous devons tenir les positions de notre camp social, contre le social-libéralisme, pour l’accueil des migrantEs, la régularisation de tous les sans-papiers et le rejet des frontières, contre les violences policières, ou en combattant les attaques islamophobes du gouvernement sur l’abaya... Et à l’ensemble de la gauche qui pense que la “révolution” se joue dans les urnes et les institutions, toute l’histoire sociale rappelle que ce sont bien les mobilisations, les grèves et les manifestations, qui sont déterminantes pour arracher les avancées en faveur de la majorité, et indispensables pour la rupture avec le régime capitaliste.
Combattre ce système, cela passe aussi par la nécessité d’affirmer sans bégayer que tout progrès à l’échelle de l’Europe – pour une harmonisation par en haut des différentes législations nationales, le développement de grands services publics pour assurer la transition écologique, la fin de l’Europe forteresse – passe par la nécessaire désobéissance avec les traités qui régissent aujourd’hui la construction d’une Union européenne au service des banquiers et des marchands. L’enjeu des prochaines élections européennes sera donc de regrouper celles et ceux qui, à gauche, pensent qu'une telle rupture est nécessaire et possible.
Des luttes à construire dans l’unité, de nouvelles alliances anticapitalistes à constituer, pour une rentrée sociale et politique à ne pas rater.
Le mardi 12 septembre 2023