PARIS, 23 fév 2012 (AFP) - Philippe Poutou, candidat du NPA à la présidentielle, a jugé jeudi "fabuleux à quel point" Nicolas Sarkozy pouvait "nous baratiner" après ses annonces la veille sur France 2, soulignant n'avoir "aucune confiance" non plus en François Hollande. Devant une affiche du NPA "Dégageons Sarkozy sans faire confiance à Hollande", l'ouvrier-candidat trotskiste a jugé "fabuleux à quel point on peut nous baratiner" après l'intervention du président-candidat. "Qui peut encore le croire" alors qu'il "nous refait le coup du président du pouvoir d'achat?", a renchéri Olivier Besancenot. Quant à "ses regrets" sur le Fouquet's, "on n'en veut pas", il ferait mieux de "juste se taire", a ajouté l'ex-candidat à l'Elysée. Mais si François Hollande l'emporte et que "Sarkozy est banané", "on aura alors de nouveau besoin des anticapitalistes", veut croire le facteur de Neuilly qui s'en est aussi pris au PS, accusé de mettre la pression sur des maires socialistes pour ne pas qu'ils donnent leur parrainage au NPA. M. Poutou a également souligné n'avoir "aucune confiance dans le PS qui mènera une politique libérale". C'est la "politique patronale et gouvernementale qui est responsable" de la crise et "il faut prendre l'argent où il est". Interrogé sur la minorité du NPA (Gauche anticapitaliste) qui se montre sensible au succès de Jean-Luc Mélenchon et très critique sur la campagne de M. Poutou, le candidat a reconnu que "ça nous fragilise". "Ils ont le droit de penser ça et de préférer un ancien ministre à un candidat ouvrier!", a-t-il lancé, mais "on espère bien retrouver quelque part une unité, une unité de la gauche de la gauche dans le combat social". Sur son quasi-anonymat, "c'est notre force", a-t-il assuré, comptant sur l'égalité de temps de parole de la campagne officielle pour mieux se faire connaître (0,5% dans les sondages). "Ca ne veut pas dire qu'on va passer à 55% au deuxième tour mais ça changera la donne", veut-il croire. M. Besancenot a aussi rappelé qu'il était "l'anonyme de la campagne en 2002" avant de finir à 4,3%. "Le seul sondage qui compte, c'est celui qui sort des urnes", a-t-il conclu. jud/mat/sd