Publié le Lundi 9 avril 2012 à 22h56.

Présidentielle « Faire entendre une voix anticapitaliste » (L'Alsace.fr)

En meeting à Mulhouse samedi soir, Philippe Poutou, le candidat du NPA à la présidentielle, a plaidé pour une « autre politique », aux antipodes de la rigueur qu’annoncent, dit-il, les « grands candidats ».

« Hollande, Sarkozy, Bayrou, leur programme, c’est fondamentalement le même : il n’y a pas d’argent, il va falloir qu’on se serre la ceinture », dit Philippe Poutou, même s’il considère que « le minimum syndical » du scrutin des 22avril et 6mai sera « de faire dégager Sarkozy et toute sa bande ».

En meeting, samedi soir, à l’auberge de jeunesse de Mulhouse, où quelque 80 personnes étaient venues l’écouter, le candidat du Nouveau parti anticapitaliste à la présidentielle – détendu, pugnace et maniant volontiers l’humour – s’est inscrit en faux : « Il y a les moyens pour financer une autre politique », a-t-il estimé, après avoir entre autres évoqué les bénéfices des entreprises du CAC 40 ( «74milliards d’euros en 2011, dont la moitié partie dans la poche des actionnaires ») ou ironisé : « La France est le pays qui a la plus grande densité en millionnaires. C’est rassurant de voir qu’il n’y a pas que des malheureux… » Et de prôner la mise en place d’une « fiscalité anticapitaliste » permettant « d’aller prendre l’argent où il se trouve » pour le mettre au service de « la justice sociale » ; « une socialisation des banques » ou encore « une annulation de la dette ».

Si le NPA « veut faire entendre la voix de l’anticapitalisme » dans cette élection, la formation s’attache aussi à « faire entendre » d’autres « voix », a développé tour à tour Philippe Poutou : « une voix féministe » (le candidat dénonce notamment les inégalités de salaires entre hommes et femmes ou la fermeture de « 179 centres IVG en dix ans ») ; « une voix antiraciste » ; « une voix anti-impérialiste » et « une voix écologiste ».

Dans ce dernier domaine, le candidat du NPA défend la mise en place « d’un service public de l’énergie » ; une sortie du nucléaire « dans les dix ans qui viennent » et sans suppressions d’emplois, avec en parallèle un développement des énergies renouvelables ; « la sortie du tout voiture », le développement des transports publics et leur gratuité pour tous.

Avant les échanges avec la salle, Philippe Poutou s’est aussi arrêté sur les mesures économiques et sociales de son programme : « stopper les licenciements dans le privé et les suppressions de postes dans les services publics » ; « partager le travail entre tous, en allant vers la semaine de 32 heures » ; « revenir à la retraite à 60 ans et à 55 ans pour les travaux pénibles »…

Un peu plus tôt, avant que le candidat prenne la parole, des représentants du personnel des entreprises illzachoises ECS Schindler et Tresch avaient évoqué leur lutte pour la défense de leurs emplois menacés. Un jeune Tunisien a parlé du Printemps arabe. Face au public, Philippe Poutou, ouvrier de l’usine First-Ford de Blanquefort, en Gironde, était aussi entouré de trois militants NPA salariés comme lui dans l’automobile : des employés du site PSA Peugeot Citroën de Mulhouse, qui ont notamment évoqué la situation des intérimaires dans leur entreprise ou les luttes sociales en Europe.

En fin de meeting, à l’invitation de Françoise Ruch, animatrice de cette rencontre, intervenants et auditeurs ont chanté L’internationale avant de se séparer.