Publié le Mercredi 1 juillet 2009 à 08h48.

Régionales: Besancenot et Mélenchon pour des listes "indépendantes" au 1er tour

PARIS, 30 juin 2009 (AFP) - Après avoir raté l'union aux européennes, Olivier Besancenot (NPA) et Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) se sont prononcés mardi pour des "listes indépendantes" du PS au premier tour des régionales, avec les partis de l'"autre gauche", notamment le PCF.

A l'issue d'une rencontre au siège du PG, ils ont acté le principe de "listes autonomes et indépendantes" au premier tour des régionales de mars 2010, "associant les forces" qui composent le Front de gauche (PCF et PG), le NPA, LO, les Alternatifs et des "militants de quartiers ou du mouvement social". Au deuxième tour, des "fusions techniques" avec le PS dont les contours restent flous, ont également été évoquées, pour battre l'UMP, bien que le NPA dise refuser toute alliance avec les socialistes. "On ne peut pas dire qu'on est sûr d'aboutir", a reconnu M. Mélenchon. Pour l'eurodéputé du Front de gauche, qui quittera ses fonctions de sénateur de l'Essonne le 14 juillet pour siéger à Strasbourg, "la leçon des élections européennes, c'est que si +l'autre gauche+ s'était rassemblée, c'est nous qui occuperions la quatrième place, on aurait fait un peu plus de 10%". Le total des voix de la gauche de la gauche (avec LO) a atteint plus de 12% le 7 juin, contre 8,6% aux européennes 2004 et 7,5% à la présidentielle 2007 après l'échec de la candidature unitaire.

Le NPA, qui n'a obtenu aucun eurodéputé (4,9%) et dit ne pas regretter sa stratégie, avait refusé début mars de rejoindre le Front de gauche (4 eurodéputés, 6%), jugeant que les communistes s'allieraient au PS dès les régionales pour "sauver leurs élus". Le NPA doit rencontrer le PCF lundi.

"On va tenter de rassembler les forces anticapitalistes sur des bases clairement indépendantes de la direction du PS" afin que "la droite ne passe pas comme dans du beurre" aux régionales, a affirmé M. Besancenot. Le postier de Neuilly "exclut une fusion politique avec le PS" mais parle d'un "accord technique" que la LCR (devenue NPA) avait déjà proposé - sans succès - aux municipales 2006. Et de refuser catégoriquement tout "accord de gestion avec le PS ou avec Europe-Ecologie". Quant à l'alliance avec le PCF, "s'il y a une politique qui épouse les intérêts de reproduction de l'appareil d'élus du PCF, on ne sera pas d'accord", a averti Pierre-François Grond, cadre du NPA.

Selon M. Grond, M. Mélenchon "essaie de sauver son attelage des européennes et en même temps il propose une ligne qui n'est pas pour l'instant celle du PCF qui a appelé à l'élargissement du Front de gauche vers le PS". "Il faut être sérieux" et "travailler à une majorité à gauche", cela "demande de rencontrer le PS, parmi d'autres formations", avait déclaré après les européennes, Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, lançant un appel aux électeurs "socialistes et du NPA".

Pour les régionales, l'objectif du PCF qui compte 185 conseillers régionaux, est de "constituer des majorités de gauche, de ne pas renoncer à l'objectif de gestion" pour que les régions "ne retombent pas dans l'escarcelle de la droite", selon Pierre Laurent, numéro deux communiste. "Nous ne nous déterminons pas avec le PS ou sans le PS, ni avec le NPA ou sans le NPA, mais sur des objectifs de contenu", a-t-il ajouté, appelant à un "périmètre d'alliance avec toutes les forces de gauche".

L'union de la gauche de la gauche sera donc délicate à trouver. Mais "régionales ou pas, on va faire front dans les luttes", assure déjà M. Mélenchon pour qui "l'autre gauche" a "la vocation d'être en tête de la gauche" en 2010.

jud/so/ei

Par Julie DUCOURAU