Mardi, près de deux millions de salariéEs et de jeunes étaient en grève et ont manifesté partout en France dans la joie et la détermination, tandis que s’ouvrait à l’Assemblée le débat sur la réforme des retraites. Soit au moins autant de manifestantEs que le 19 janvier dernier, première journée de cette mobilisation déjà saluée comme historique ! La présence de nombreux salariéEs du privé, mais surtout de personnes qui manifestent pour la première fois, continue de marquer ces journées d’action, de même que l’entrée en lutte de nombreux jeunes. 10 000 personnes ont défilé à Quimper, 45 000 à Nantes, 80 000 à Toulouse, 12 000 à Bayonne, 15 000 à Amiens, 27 000 à Grenoble, 8000 à Laval, 25 000 à Rennes, 10 000 à Orléans, 15 000 à Cherbourg, 50 000 à Bordeaux, etc.
La vraie démocratie est dans la rue
Après avoir déclaré que l’âge de 64 ans n’était pas négociable, Borne a semblé affaiblie, d’autant plus avec l’affaire Dussopt, le ministre corrompu, qui vient d’éclater. Illégitime et sous la pression des LR, elle a dû concéder un élargissement du dispositif « carrières longues » à celles et ceux qui ont commencé à travailler entre 20 et 21 ans. La belle affaire ! Les prétendus « bougés » qui ne changent rien au fond de la réforme nous montrent en réalité que le débat parlementaire ne saurait aboutir à une victoire pour notre camp social, c’est-à-dire au retrait total de ce projet de loi.
C’est sur la rue, la grève et le blocage du pays qu’il faut compter pour obtenir le retrait de cette contre-réforme et viser les 60 ans et les 37,5 annuités. Ce mardi 7 février, les grévistes et les manifestantEs étaient peut-être un peu moins nombreux, mais la colère est intacte et la mobilisation des salariéEs très forte partout en France. Les manifestations du samedi 11 février doivent être à nouveau massives, car dans la rue, ensemble, nous reprenons confiance en notre nombre et plus encore en notre force commune.
La société doit s’arrêter de tourner : généralisation de la grève !
Aux bons chiffres des manifestations doit s’ajouter une stratégie pour gagner. Avec les journées de mobilisation répétées, le risque est de voir les grévistes s’essouffler en ces temps de fin de mois difficiles, où chaque journée de grève coûte cher. Le bras de fer peut encore durer, et nous ne pouvons pas engager une course de fond sans réel plan de bataille.
Pour gagner, il faut continuer à s’organiser : voir comment mettre la pression maximum en bloquant l’économie ; construire la mobilisation en voyant au-delà de la semaine suivante et en pensant le coup d’après. Il faut par exemple préparer dès maintenant la perspective de la journée du 8 mars de mobilisation pour les droits des femmes, qui prend cette année tout son sens dans le mouvement contre la réforme des retraites. Cette journée aura lieu juste après la période de vacances scolaires et pourrait être le point de départ d'une grève reconductible.
La victoire est à notre portée
D’ici là, il faut faire vivre la mobilisation, avancer des revendications sectorielles en lien avec les retraites, tisser les liens interprofessionnels, organiser des manifestations locales, des actions symboliques, et aussi organiser la solidarité pour que les plus bas salaires puissent tenir dans la grève.
Pour aider à cela, il est aussi nécessaire que la gauche sociale et politique soit unie : dans de nombreux endroits des réunions publiques unitaires s’organisent pour s’adresser à celles et ceux qui hésitent encore à se mobiliser ! Ces cadres unitaires sont aussi des lieux où les projets politiques des différents courants s’expriment.
Pour le NPA, il s’agit d’assumer que ce gouvernement et ce parlement sont illégitimes. Sans attendre 2027, une alternative politique anticapitaliste, issue de la mobilisation en cours et en rupture avec les politiques pro-capitalistes, est possible.
Après trois journées de grève et de manifestations puissantes, gagner la seconde manche du combat est à notre portée. Ce n’est qu’un début…
Le 8 février 2023