Mi-mai, tout ira mieux ? Le gouvernement a décidé de lancer son plan de communication autour de la réouverture des terrasses de café et des lieux de loisirs, ainsi que de la levée des couvre-feux… Mais pour Macron, « vivre avec le covid » veut surtout dire cacher la réalité de la progression de l’épidémie et ses conséquences sanitaires. Aujourd’hui encore, près de 300 mortEs s’ajoutent chaque jour au nombre déjà exorbitant de plus de 100 000 morts du Covid-19 en un an, avec toujours près de 5000 personnes en réanimation.
La situation n’est pas sous contrôle
Le nombre de contaminations est toujours très élevé, et les conditions d’exercice des travailleurEs de la santé qui essayent aujourd’hui de contenir l’épidémie restent difficiles. En refusant d’embaucher et d’augmenter de façon importante le budget de santé, le système hospitalier est de plus en plus fragilisé. Les services de réanimation sont de plus en plus saturés, comme par exemple en Île-de-France où on frôle aujourd’hui les 140 % de taux d’occupation... Sans parler de l’accès au système de santé hors covid qui est paralysé depuis plus d’un an, avec près de 800 000 interventions chirurgicales reportées en 2020. Les soignantEs sont à bout, et le pouvoir refuse de voir et d’entendre !
Macron a fait un « pari » sur nos vies… qu’il est clairement en train de perdre. En dehors du bluff et de la communication, sa seule carte reste celle de la vaccination et donc de l’immunité collective. Certes, on nous dit que le nombre de vaccinations augmente, mais à quelle vitesse ? Le pourcentage de la population vaccinée est aujourd’hui autour de 10,3 %. Pour être efficace contre le virus, il faudrait entre 60 % et 80 % de la population immunisée, donc attendre Noël, au rythme actuel, pour atteindre une véritable immunité collective ! Voilà le pari de ce gouvernement incompétent et criminel.
Face aux inégalités, imposer la levée des brevets
Parmi les obstacles les plus importants à une vaccination efficace (en particulier pour les pays les plus pauvres qui payent souvent le plus lourd tribut), il y a le refus persistant des gouvernants des pays riches de déclarer le vaccin « bien commun de l’humanité », maintenant dans le champ du profit privé des grands industriels ce besoin essentiel et universel.
Les réacs de tout bord expliquent que le problème ne viendrait pas de ces brevets, mais de la capacité de production des vaccins. C’est faux, plusieurs grandes industries pharmaceutiques le disent elles-mêmes. Exagérer la difficulté technique est une manière de masquer l’absence de volonté politique de lever les brevets pour maintenir les profits de Big Pharma.
Face à une telle catastrophe sanitaire, qui peut décider de ce que l’on produit et des priorités que l’humanité doit se donner pour sortir de cette crise ? La réquisition des moyens de production pharmaceutique à l’échelle mondiale permettrait de fabriquer au plus vite les milliards de doses nécessaires pour mettre toute l’humanité à l’abri.
Nos vies, pas leurs profits !
Aujourd’hui, un consensus international commence à émerger pour la levée de ces brevets, jusqu’au président étatsunien Joe Biden qui a défendu cette mesure devant l’Organisation mondiale du commerce. Ce revirement d’opinion se fait sous la pression d’une mobilisation internationale qui doit évidemment continuer, mais aussi avec le souci des capitalistes de circonscrire une épidémie meurtrière et déstabilisante pour la bonne marche de leur économie, donc de leurs affaires…
Suspension des brevets, transfert des technologies, réquisition sous contrôle social de l'industrie pharmaceutique, la mobilisation doit s’amplifier « pour un accès immédiat, effectif, universel et gratuit à ces biens communs que sont les vaccins anti-covid », comme le réclame l'appel « Brevets sur les vaccins anti-covid, stop. Réquisition ! ».
Le mardi 11 mai 2021