Ce jeudi 23 septembre, les personnels de l’éducation sont en grève pour défendre, contre la politique de Blanquer, un nécessaire plan d’urgence pour l’école. Un premier galop d’essai avant la journée de grève interprofessionnelle du mardi 5 octobre qu’il s’agit de construire ces prochains jours.
Blanquer, ministre autoritaire, stop !
Après les annonces faites par Macron lui-même à Marseille concernant la possibilité « expérimentale » de recrutement direct des enseignantEs par les directeurs de 50 « écoles laboratoire », le retour de la loi Rilhac à l’Assemblée, qui pourrait généraliser cette pratique, est lourd de dangers : dans le même sens autoritaire, il s’agit d’une volonté de mise au pas du monde du travail qui constitue la seule politique de ce pouvoir. Casser l’Éducation nationale et son organisation au sein même des établissements en allant vers la nomination des personnels par les directeurs, vers la réduction à néant du bac, vers une sélection toujours plus inégalitaire à l’entrée des universités, tout en sabrant les moyens nécessaires, voilà la feuille de route de Blanquer.
Face à cela, après quelques mobilisations locales en réaction à la pénurie de moyens humains et matériels, après avoir déjà trop subi ce ministre de l’Éducation, ses annonces à l’emporte-pièce et sa politique stigmatisante et raciste (avec une campagne « laïcité » surréaliste), cette première journée de grève ne peut pas rester sans lendemain.
Contre leur monde, touTEs ensemble !
La crise sanitaire est le prétexte bien commode qu’ont saisi les capitalistes, les actionnaires des grands groupes, pour réorganiser leur économie, entendez par là effectuer des coupes sombres, virer, licencier... pour gagner en rentabilité, en profits. Eux, ce sont ces milliardaires, d’abord français, dont la richesse a augmenté de 68% depuis 2020, totalisant 492 milliards d’euros de patrimoine (soit près d’un cinquième du produit intérieur brut français) ! Notre camp social, lui, n’en finit plus de faire les frais de leur système, et les suppressions de postes massives se poursuivent dans les entreprises, que ce soit la partie émergée, chez Renault (qui va supprimer 2000 emplois supplémentaires d’ici 2024), Bosch, Knorr, PPG (ex-Joint français)… ou par les suppressions d’emplois précaires (CDD, intérim).
Comme cela ne leur suffit jamais, ce pouvoir met aussi en place sa réforme inique de l’assurance chômage à partir du 1er octobre, remettant aussi dans le paysage une possible réforme des retraites reculant l’âge de départ. Enfin, Macron et Véran, son ministre de la Santé, qui ont pourtant montré leur nullité à chaque étape de cette pandémie, s’attaquent aujourd’hui à des milliers de travailleurEs de la santé, annonçant la suspension de 3000 soignantEs non vaccinés. Si nous défendons la nécessité de la vaccination, y compris contre la politique inconséquente de ce gouvernement, nous refusons la répression que porte la mise en œuvre du pass sanitaire.
Le 5 octobre dans la rue, et après on continue…
Autant dire que la réussite des journées de mobilisation est un élément décisif de la situation. Elles doivent être des jours de colère pour permettre en particulier de faire converger nos luttes et contribuer à redonner confiance au monde du travail en portant des revendications collectives et progressistes pour touTEs.
Car en cette rentrée, le climat social et politique est nauséabond : on n’en peut plus d’entendre parler à longueur de journée de Macron, Le Pen ou Zemmour. Nos luttes, nos mobilisations, doivent balayer tout ça, et cela ne peut pas se faire du jour au lendemain. Cette journée du 5 octobre ne peut donc être que la première marche qu’il faut franchir pour construire un mouvement d’ensemble qui nous permette de relever la tête, de nous faire entendre, et de prendre nos affaires en main.
C’est aussi ce que nous souhaitons incarner, à notre échelle, avec la candidature à l’élection présidentielle d’un ouvrier licencié, Philippe Poutou.
Mardi 21 septembre 2021