PARIS, 2 sept 2012 (AFP) - Olivier Besancenot, ex porte-parole médiatique du NPA, qui effectue sa rentrée avec un livre dont le titre, "On a voté... et puis après?", est inspiré d'une chanson de Léo Ferré, appelle à une "opposition unitaire à la gauche du gouvernement" pour "imposer des mesures d'urgence" à François Hollande. "Il faut une opposition unitaire à la gauche du gouvernement, la plus large possible", explique, dans un entretien à l'AFP, l'ex-candidat LCR à la présidentielle (2002 et 2007), pour qui l'opposition se fera "dans la rue". "S'il ne se passe pas quelque chose du côté de la rue et de la gauche non gouvernementale, il ne se passera rien", estime-t-il avec la volonté de "mettre en branle tous les réseaux militants et pas simplement de les mettre en alerte". "Sur la question des licenciements (PSA, Technicolor, Fralib, Sodimedical...), on pousse à ce qu'il y ait une convergence des luttes", explique le facteur de Neuilly, qui envisage "la possibilité d'une marche des salariés licenciés". "Les salariés se rappeleraient au bon souvenir de M. Montebourg sous ses fenêtres pour réclamer une loi d'interdiction des licenciements et que le gouvernement utilise les moyens de pression qu'il a, c'est-à-dire les aides publiques qu'on a données à tous ces groupes-là", dit-il. "Ce serait légitime et cohérent que l'on retrouve Poutou (NPA), Mélenchon (FG) et Arthaud (LO) dans la marche puisque, à peu de choses près, on les a entendus défendre des choses à peu près similaires sur la question des licenciements", fait valoir Olivier Besancenot. Cette union se fera peut-être sur l'autre sujet de la rentrée, le traité budgétaire européen. Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche et porte-parole du Front de gauche, a appelé à une manifestation contre le traité le 30 septembre. "Sur l'Europe, les choses s'enquillent plutôt pas mal", se réjouit Olivier Besancenot, soulignant que le NPA a été contacté par le Front de gauche. Toutefois, il estime que la position de Jean-Luc Mélenchon et du Front de gauche, c'est le "ni-ni", "ni dans le gouvernement, ni dans l'opposition, une situation instable". Lui, souhaite une "opposition décomplexée". Pour celui qui s'est engagé dans la politique et le militantisme "sous Mitterrand", lorsque la gauche gouverne "il y a une forme d'attentisme dans la gauche sociale et la gauche politique. On se dit +on va leur laisser une chance+". "On cherche à faire en sorte que la rentrée ne soit pas +normale+, il faut sortir de l'attentisme", ajoute-t-il. "L'idée, c'est être présent partout où il y a des fronts de rupture et partout où il y a des mesures d'urgence à imposer, c'est d'établir un rapport de forces parce que rien ne nous sera donné sous Hollande, rien", assure Olivier Besancenot, pour qui "il faut passer à l'offensive". Aucune mesure du gouvernement ne trouverait grâce aux yeux d'Olivier Besancenot? "Il y a toujours des mesures symboliques qui viennent nous rappeler que la droite n'est plus là (loi contre le harcèlement sexuel, plafonnement de la rémunération des patrons du public...) et on est super-contents que la doite ne soit plus là", tempère-t-il. Mais d'ajouter: "Il ne faut pas se laisser endormir, ne pas se réveiller comme on le fait à chaque fois, après deux ans et demi, trois ans de mandat de cette gauche". "L'actualité fait qu'on recommence à avoir besoin de nous. Vers qui on se tourne, quand il s'agit de ne pas être hésitant pour aller au combat quand cette gauche-là est au pouvoir et pas simplement sur des postures, sur des mots? On est dans l'action", assure Olivier Besancenot. A propos du NPA, qui cet été a vu partir nombre de ses cadres pour le Front de gauche, il répond: "C'est derrière nous, on a tourné la page. Au-delà des effets immédiats des résultats électoraux, il y a des réalités profondes dans la réalité sociale et politique du pays". "Il faudra compter avec nous", prévient Besancenot.