PORT-LEUCATE (Aude), 27 août 2010 (AFP) - Le NPA est toujours divisé autour de la question du voile islamique après la polémique autour d'une candidate portant le foulard aux régionales de mars qui a ébranlé ce parti à la tradition trotskiste, laïque et féministe. "C'est tendu des deux côtés, c'est normal mais ça c'est calmé", relativise Alain Krivine. Le fondateur de la LCR, devenue NPA (Nouveau part anticapitaliste) en février 2009, reconnaît tout de même que "ça divise tout le monde". Il faut dire que la candidature d'Ilham Moussaïd en Provence-Alpes-Côte d'Azur avait été imposée par le comité local du Vaucluse sans l'accord de la direction nationale. Lors d'un débat "religions : opium ou soupir ?" sous le chapiteau Louise Michel au premier jour de l'université d'été du NPA à Port-Leucate, les militants se sont opposés, entre partisans d'une laïcité stricte et ceux pour qui la lutte anti-raciste doit primer sur la lutte féministe. Lors du prochain congrès (11-14 novembre) qui pourrait trancher la question, "trois positions seront représentées", explique Ingrid Hayes, membre de la direction qui participe samedi, au dernier jour de débats, à un atelier "religion, laïcité, féminisme, émancipation". Ceux pour qui la candidature d'Ilham ne pose pas problème mais qui regrettent la manière dont ça s'est passé, ceux qui sont contre et ceux qui pensent que "le problème n'est pas l'Islam ni la religion mais le féminisme". "La question n'est pas d'être anti-voile mais de rappeler le sens que ça prend au-delà d'un cas individuel", argue Mme Hayes. Certains au NPA souhaitent que les femmes voilées aient leur place comme militantes au sein du parti mais ne puissent pas être candidates au élections. "Tous les militants doivent avoir les mêmes droits", rétorque Mme Hayes, mais "quand il s'agit de représentation publique, c'est compliqué avec le foulard", reconnaît-elle. Dans un parti qui lorgne l'électorat des quartiers populaires et qui dispose de comités locaux bien implantés, notamment dans les quartiers nord de Marseille, ceux de Grenoble, Avignon ou en Seine-Saint-Denis, "la décision peut être aussi de ne pas en prendre", estime Pierre-François Grond, également membre du comité exécutif du NPA. Mme Hayes, elle, ne veut "pas sortir du congrès avec une décision mi-figue mi-raisin". jud/mad/phc