La candidature de Zemmour et l’investiture de Valérie Pécresse ancrent toujours plus la campagne présidentielle à la droite extrême. Il est urgent d’organiser une réponse unitaire, tout en discutant d’une réponse radicale, de la reconstruction d’une gauche décomplexée, anticapitaliste et internationaliste.
Escalade identitaire, violences réactionnaires
La candidature de Zemmour, tout comme celle de Marine le Pen, représente un danger majeur pour la très grande majorité de la population, et plus particulièrement pour les immigréEs, les musulmanEs, les femmes, les personnes LGBT et touTEs les militantEs... Les violences contre les militantEs de SOS Racisme lors du meeting de Zemmour à Villepinte ou lors de la manifestation contre les violences faites aux femmes à Paris ne sont qu'un aperçu du danger que représente l’extrême droite.
La brutalité, le culte de la guerre sont au cœur de son idéologie. Ainsi, avec « Reconquête » comme nom de parti, Zemmour s'inscrit dans cette nostalgie des guerres de religions, qui promeut la haine.
Dans ce contexte, l'ensemble de la droite durcit son discours dans un sens nationaliste et réactionnaire : atteinte au droit du sol, au droit d'asile, quotas, criminalisation des immigréEs... De Macron à Le Pen les candidats se surpassent pour dénicher la meilleure mesure contre l’immigration. Le programme de Pécresse flirte bien avec celui de l’extrême droite.
Les riches se frottent les mains !
Les capitalistes jubilent car, tout comme le président Macron, les candidats Pécresse, Zemmour ou Le Pen garantissent leurs intérêts. Ils ne sont en rien « antisystème » et veulent assurer la pérennité du capitalisme, promettant une guerre de classe sans merci : recul de l'âge de départ à la retraite, augmentation du temps de travail et nouveaux cadeaux au patronat par des allègements fiscaux.
Pécresse, qui se définissait il y a quelques mois comme « 2/3 Merkel et 1/3 Thatcher », promet une véritable saignée dans l'emploi public avec la suppression de 20 000 postes de fonctionnaires. Zemmour s’approprie la préférence nationale du RN et veut supprimer les allocations familiales, les aides au logement, le minimum vieillesse et le RSA, aux non-EuropéenEs.
Tous nous préparent une nouvelle dégradation de nos conditions de vies, par une mise en concurrence des plus précaires, au seul profit des capitalistes.
Unir nos forces contre le danger de l’extrême droite
Face à une droite et une extrême droite décomplexée, nous avons besoin d’une gauche radicale, anticapitaliste et internationaliste qui n'a pas renoncé, qui ne cède pas un pouce à la démagogie raciste et nationaliste. C'est le sens de ce que porte Philippe Poutou : pour la liberté de circuler, l'ouverture des frontières, la régularisation de tous les sans-papiers et plus largement l'idée qu'un autre monde est possible. Combattre le danger fasciste, c'est s’attaquer à l’ensemble du système capitaliste pourvoyeur d'inégalités, de désespoirs qui constituent le terreau préféré des réactionnaires pour y semer leur poison.
Mais face à une telle menace contre notre camp social, c'est d'abord une mobilisation de masse qu'il faut construire, à la fois radicale unitaire et populaire, ancrée dans les quartiers, parmi la jeunesse... En ce sens, le NPA propose que l’ensemble des organisations du mouvement ouvrier, des forces démocratiques, se rencontrent pour envisager une riposte commune. Le samedi 18 décembre, la Journée mondiale des migrantEs doit constituer une étape pour construire ce front antifasciste si nécessaire.
Le mardi 7 décembre 2021