Malgré huit mois de grève des services d'urgences, malgré la mobilisation montante de tout le monde hospitalier, le pouvoir exécutif refuse d’entendre et de voir la souffrance et à la colère des professionnelEs de l'hôpital soutenus par une immense majorité de la population soucieuse de préserver l'un des services publics les plus essentiels.
La crise des urgences a été le révélateur de la crise du tout le système de santé. Face à l'extension des déserts médicaux, aux difficultés financières pour accéder aux soins, l'hôpital et ses urgences sont souvent le seul recours. Mais, étranglé par les restrictions budgétaires pratiquées par les gouvernements successifs, le service public hospitalier a de plus en plus de mal à répondre à ses missions. Fermetures de lits, de services, restructurations… entrainent la saturation des services. L'hôpital-entreprise soumet le soin à des exigences de rentabilité au prix d'un épuisement des personnels, dont le travail perd son sens.
Avec la loi Buzyn, votée au printemps, des dizaines de services et de maternités de proximité vont encore fermer, transformés en EHPAD. Ultime provocation : en dépit de la mobilisation montante, la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2020 réduit encore de plus de 4 milliards les crédits pour la santé.
Oui, le monde hospitalier a raison de se lever, de s'unir dans sa diversité, pour dire « assez », stop à l'austérité budgétaire et à la gestion d’entreprise, et pour imposer une augmentation des rémunérations, l'embauche de personnel, afin d'ouvrir ou de réouvrir les lits et les services nécessaires.
Le NPA apporte son soutien à cette mobilisation pour redonner à l'hôpital public sa place, et permettre à toutes et tous d'accéder à des soins proches, gratuits et de qualité.Une lutte qui converge avec les colères sociales, pour en finir avec Macron et son monde fait pour les « premiers de cordée », où la santé, comme l'éducation et la culture, ne sont plus des droits pour touTEs, mais le privilège de quelques-uns.
Montreuil, le 13 novembre 2019