La loi dite de « sécurité globale » a été adoptée jeudi 15 avril à l’Assemblée nationale : un pas supplémentaire dans le cours autoritaire de la Macronie. Incapable de gérer la crise sanitaire et ses dramatiques conséquences sociales, le gouvernement entend opérer un tour de vis sécuritaire supplémentaire en s’en prenant une fois de plus violemment à nos droits et nos libertés, individuelles et collectives.
Malgré la réécriture partielle de l’article 24, autour duquel s’était particulièrement cristallisée la mobilisation de l’automne dernier, la loi adoptée demeure particulièrement liberticide : généralisation de la surveillance, atteintes supplémentaires à la liberté de manifester, pouvoirs nouveaux accordés aux polices municipales et aux sociétés de sécurité privées, autorisations étendues du port d’arme pour les policiers et gendarmes hors service, etc.
Dans le contexte de l’état d’urgence sanitaire, le gouvernement espérait peut-être faire passer sa loi « sécurité globale » en douce, sans avoir à affronter de mobilisation. Cela n’a pas été le cas et, même si le souffle des manifestations est provisoirement retombé, le rejet de cette nouvelle loi liberticide est toujours là. La Coordination nationale #StopLoiSecuriteGlobale a annoncé déposer un certain nombre de recours juridiques, et nombre d’associations et syndicats demeurent fermement opposés à ce renforcement de l’autoritarisme.
La semaine dernière, près d’une dizaine d’organisations politiques, dont le NPA, signaient quant à elles un appel à « aider à la construction d’un front des libertés le plus large possible, pour la levée de toutes les mesures liberticides prises par le gouvernement », proposant de rencontrer « associations, syndicats, collectifs dans le but d’une réunion large avant le mois de mai et en vue d’un printemps des libertés qui est toujours plus nécessaire ». Le NPA sera partie prenante de ces initiatives destinées à mettre un coup d’arrêt à l’offensive autoritaire de la Macronie, qui se poursuit en outre avec la loi « séparatisme » dont l’examen au Sénat a donné lieu à un festival de propositions d’amendements racistes et liberticides.
Au-delà, c’est de l’ensemble de la politique du gouvernement qu’il va falloir se débarrasser : le cours autoritaire du pouvoir accompagne en effet sa faillite dans la gestion de la crise sanitaire, qui lui fait redouter des explosions sociales. L’heure est donc à la mobilisation face à un gouvernement qui est prêt à tout, y compris l’écrasement des droits démocratiques, pour sauver un système aussi dangereux qu’à bout de souffle. Nos libertés, nos vies… pas leurs profits !
Montreuil, le 16 avril 2021