Le tribunal a donc décidé, suivant les réquisitions du parquet, de maintenir Christophe Dettinger, le « Gilet jaune boxeur », en détention provisoire, dans l’attente de son procès le 13 février. Une décision lourde, qui fait suite à une campagne d’ampleur du gouvernement et de ses relais médiatiques contre Christophe Dettinger, devenu bien malgré lui un symbole de l’acharnement politique contre les Gilets jaunes. Le pouvoir aux abois veut faire des exemples pour décourager celles et ceux qui se mobilisent contre sa politique au service des riches, et poursuit la fuite en avant répressive face à un mouvement qui, contrairement aux pronostics de Macron et ses amis, ne faiblit pas.
Les images parlent d’elles-mêmes : oui, Christophe Dettinger a asséné des coups à des policiers alors que ceux-ci tentaient de bloquer la manifestation parisienne du 5 janvier. Mais que dire des centaines de vidéos des violences policières commises depuis le début du mouvement ? Que dire des milliers de personnes blessées, des dizaines de manifestantEs mutilés par des tirs de flashball ou de grenades GLI F4 ? Et a-t-on déjà oublié les images des lycéenEs de Mantes-la-Jolie, humiliés par des policiers qui n’ont, à notre connaissance, aucunement été inquiétés alors qu’ils sont visés par une plainte pour « actes de torture et de barbarie sur mineurs » ?
Ne nous y trompons pas : c’est le gouvernement qui a fait le choix de la répression brutale et de la violence, à une échelle inédite, contre un mouvement remettant profondément en cause ses politiques ultra-libérales, socialement et fiscalement injustes, plutôt que de répondre aux aspirations légitimes portées par les Gilets jaunes. Et face au mépris du pouvoir et à la politique de la matraque, il n’est guère surprenant, et il est même légitime, que certainEs décident de ne pas subir, de ne pas céder, et parfois même de rendre les coups.
Le NPA s’indigne du maintien de Christophe Dettinger en détention, et exige sa libération immédiate et l’arrêt des poursuites. Au-delà de ce cas symbolique, l’ensemble des condamnations prononcées contre les Gilets jaunes doivent être annulées, et l’ensemble des poursuites judiciaires arrêtées. L’urgence est à l’amplification de la mobilisation, alliée à la constitution d’un vaste front contre les violences policières, la répression et les politiques liberticides du gouvernement. On ne nous empêchera pas de manifester !
Montreuil, le 10 janvier 2019.