Ségolène Royal, ministre de l'Écologie et de l'Énergie vient de déclarer qu'elle est « prête à donner son feu vert au prolongement de 10 ans de la durée de vie des centrales nucléaires françaises ». La durée de vie initialement prévue était de 30 ans, elle a déjà été augmentée à 40 ans et passerait ainsi à 50 ans. Cette annonce vise d'abord à donner satisfaction à EDF et à tous les tenants du nucléaire.
Quand elle précise « sous réserve de l'avis de l'Autorité de Sûreté Nucléaire », c'est qu'elle ne peut pas faire autrement. EDF souhaite faire fonctionner ses centrales jusqu’à 50 ou 60 ans, mais est soumis à l'autorisation de l'ASN. Celle-ci ne rendra un avis générique sur la possibilité de prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires les plus anciens (ceux des centrales de Tricastin, Gravelines, Blayais, Chinon, Bugey, Cruas) au-delà de 40 ans qu'en 2018, elle fixera en outre les conditions de sûreté auxquelles la prolongation sera possible.
Mais quand la ministre ajoute que ces centrales « sont déjà amorties, donc produiront une électricité meilleur marché » elle ment délibérément. La Cour des Comptes chiffre d'ores et déjà -donc hors demande de l'ASN pour une éventuelle prolongation- à 100 milliards d'euro le coût des travaux de maintenance et de remise à niveau. Si on ajoute l'enfouissement des déchets, le démantèlement des centrales en fin de vie, et le prix sans cesse revu à la hausse -plus de 10 milliars d'euros- de l'EPR de Flamanville, force est de constater que chercher à faire croire que le nucléaire est une énergie bon marché est une escroquerie.
Mais le pire n'est évidemment pas là, le pire est le danger encouru par les populations en cas d'accident et par les salariés en particulier sous-traitants lors de leurs interventions, ces dangers sont démultipliés avec le vieillissement des réacteurs.
Ajoutons le cadeau empoisonné des déchets laissés aux générations futures pour des centaines d'années et dès aujourd'hui la société policière imposée à toutes et tous. Il est urgent et nécessaire de sortir du nucléaire au plus vite et immédiatement de fermer les centrales les plus anciennes, à commencer par Fessenheim et d'abandonner définitivement l'EPR de Flamanville. Ces exigences seront au cœur de la mobilisation préparée dès maintenant par de nombreuses organisations, dont le NPA, pour octobre à Flamanville.