Les annonces de François Fillon sur la Sécurité sociale ont suscité un vaste mouvement de rejet. ChacunE d'entre nous mesure bien que c'est un droit essentiel, celui de se soigner dans de bonnes conditions que l'on soit riche ou pauvre, qui est en jeu.
La volonté de défendre ce droit grâce à la Sécurité sociale s'est exprimée par le succès rencontré par la pétition lancée à l'initiative du Professeur André Grimaldi, et adressée à une partie des candidats à l'élection présidentielle ou à la "primaire à gauche"
C'est la preuve qu'une mobilisation d'ampleur est possible contre les remèdes "à la Thatcher" du candidat de la droite.
Je suis, bien sûr, solidaire de ce mouvement, tout en regrettant que les initiateurs n'aient pas fixé des objectifs à la hauteurs des principes qu'ils veulent défendre.
S'il faut "garantir pour le prochain quinquennat le niveau actuel de remboursement des soins par la Sécurité sociale", on ne pourra assurer un accès égal de toutes et tous aux soins sans abroger les mesures déjà prises sous les gouvernements Hollande et ceux qui les ont précédés.
Dès aujourd'hui, ce sont les patients et leurs assurances et mutuelles complémentaires qui doivent verser près de 50% des dépenses de soins pratiqués hors hôpital.
De même, si François Fillon veut aggraver les "franchises", celles ci constituent dores et déjà un facteur de dissuasion dans l'accès aux soins.
Une personne sur quatre ne renonce-t-elle pas actuellement à des soins pour des raisons financières?
Pour moi, la vraie question posée, au delà de l'interpellation de tel ou tel candidat dans le débat électoral, est la construction dès à présent d'un outil de mobilisation unitaire, démocratique, indépendant, avec des comités dans les villes et les quartiers. Cela permettrait d'associer toutes les composantes associatives, syndicales, politiques décidées à mener ce combat, dans des structures démocratiques ou chacunE, organisé ou non, pourrait débattre des mots d'ordre, décider des actions et de leur coordination.
C'est à la construction de cet outil qu'il convient dès aujourd'hui de se consacrer, car, quelque soit le résultat de la présidentielle, c'est sur le terrain du rapport de force par la mobilisation que se jouera l'avenir de la Sécurité sociale.
Bordeaux, le 23 décembre 2016