Cette conférence de presse était attendue, en particulier par le patronat et les plus riches qu’aucun gouvernement n’avait tant choyés. Et aujourd’hui encore ils n’ont pas été déçus !
Hollande a donc détaillé le « pacte de responsabilité » qu’il avait proposé lors de ses vœux le 31 décembre dernier.
Sous prétexte de défendre l’emploi, ce fameux pacte consiste donc à « la poursuite de l’allégement du coût du travail » et de la « suppression des cotisations familiales pour les entreprises d’ici 2017 ». Soit un petit cadeau pour le patronat de 30 milliards d’euros par an et surtout une attaque majeure contre la protection sociale que le gouvernement, répondant aux souhaits du MEDEF, s’apprête à transférer sur les salariés. Mais ce n’est pas tout ! Alors que la dernière loi de finances avait déjà abaissé le taux de l’impôt sur les sociétés, Hollande promet pour 2015 « la modernisation de l’impôt sur les sociétés et la suppression de nombreuses taxes pour les entreprises » …bref encore des cadeaux fiscaux. Mais soyons rassurés, il y aura soit-disant des « contreparties du patronat » en particulier sur l’emploi.
Au nom de la réduction des déficits, il annonce également « des réformes structurelles » qui redéfiniront les « missions de l’Etat » et de nouvelles réductions des dépenses publiques. La santé et les collectivités territoriales sont dans la ligne de mire du gouvernement. Et cela se fera évidemment sur le dos des salariés et de la majorité de la population avec encore moins de services publics et de fonctionnaires.
Hollande vient donc de déclarer la guerre à la majorité de la population, aux 5,5 millions de chômeurs, aux 10 millions de personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté et à toutes celles et tous ceux qui depuis plus de deux ans ont vu leur pouvoir d’achat dégringolé. Il confirme donc que son quinquennat n’est adressé qu’aux seules entreprises et au patronat.
Pour ne pas laisser la place à la droite et à l’extrême droite, nous avons plus que jamais besoin d’une opposition à la gauche de ce gouvernement, pour préparer les mobilisations seules capables de mettre en échec cette nouvelle offensive contre le monde du travail.
Montreuil le 14 janvier 2013.