Communiqué du NPA
Lundi 5 juin, une vaste opération de perquisitions et d’arrestations a été menée contre des personnes soupçonnées d’avoir participé à une action militante, le 10 décembre dernier dans les Bouches-du-Rhône, contre le cimentier Lafarge. Une quinzaine de personnes ont été interpellées au cours d’une opération menée par la BRI (Brigade de recherche et d’intervention de la police) et la SDAT (Sous-direction antiterroriste de la Direction centrale de la police judiciaire).
Les témoignages cités par le média Reporterre sont frappants : « Je n’avais jamais vu un tel déploiement policier. Ils ont perquisitionné trois maisons dans le village et une autre à 10 kilomètres. La plupart étaient cagoulés et en treillis militaires, les armes en évidence » ; « C’étaient des arrestations ciblées. La police a fouillé plusieurs maisons avant de les trouver. Ils ont débarqué dans nos chambres et nous ont mis le dos au mur. Ils ont retourné le matelas et nos affaires, ils étaient très tendus. »
De quoi sont accusées les personnes visées ? D’avoir participé à une action conduite contre l'usine Lafarge de la Malle à Bouc-Bel-Air dans les Bouches-du-Rhône le 10 décembre dernier, occasionnant — volontairement — des dégâts. Une action de désobéissance, de sabotage, motivée par l’urgence climatique et la passivité, voire la complicité des pouvoirs publics vis-à-vis d’un secteur (le ciment, et plus largement le BTP) qui joue un rôle particulièrement néfaste et contribue largement au réchauffement climatique.
Comme le rappellent les Soulèvements de la Terre dans un communiqué publié hier soir, « c’est bien Lafarge-Holcim qui est coupable de destruction en bande organisée ! Sur les 50 sites les plus polluants de France, 17 sont des cimenteries. Le béton représente 8% des émissions de CO2 mondiales. Quant au secteur du BTP c'est 39 % des émissions de CO2 au niveau mondial et de 33% des émissions françaises. L'entreprise Lafarge-Holcim semble cumuler les scandales environnementaux dans ses carrières, centrales à béton et cimenteries. »
On notera d’ailleurs au passage que, pour faire du profit, Lafarge ne se contente pas de polluer : l’entreprise avait passé un deal avec Daesh en Syrie pour maintenir l’activité d’une des ses cimenteries, versant au groupe jihadiste plusieurs millions d’euros, le tout avec l’accord tacite de la DGSE…
Ce nouvel épisode de répression politique contre le mouvement écologiste confirme à la fois le caractère autoritaire du pouvoir et son positionnement résolument au côté des multinationales polluantes et climaticides.
Le NPA apporte tout son soutien aux personnes interpellées, et exige leur libération immédiate, sans poursuites. Le problème, ce n’est pas celles et ceux qui alertent sur la catastrophe climatique, y compris par des actions de désobéissance, dont nous sommes solidaires. Le problème, ce sont les criminels climatiques !
Le NPA se joindra aux initiatives de solidarité qui seront organisées dans les prochains jours, entre autres le rassemblement organisé à Mairie de Montreuil mercredi 7 juin à 19h.
Montreuil, le 6 juin 2023