Dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 novembre, un nouvel attentat contre un club LGBTI a eu lieu à Colorado Springs aux États-Unis. Le bilan est lourd : cinq mortEs et 18 blesséEs. Encore une fois, les communautés LGBTI sont attaquées. Encore une fois, les communautés LGBTI sont endeuillées.
La date n’a pas été choisie au hasard, il s’agit de celle du TDOR (Trans Day Of Remembrance), pendant laquelle nous rendons hommage chaque année aux personnes trans assassinées. Selon Trans Murder Monitoring, ce sont 327 personnes trans qui ont été tuées entre octobre 2021 et septembre 2022. Ce ne sont ici que les cas recensés, la réalité est malheureusement pire. Le Club Q, où l'attentat a eu lieu, organisait justement une soirée drag pour commémorer le TDOR. Le tueur le savait et c’est pourquoi il a choisi ce jour.
Cette attaque est le résultat de plusieurs mois de campagnes médiatiques transphobes et homophobes aux États-Unis. Des paniques morales à propos des personnes trans, des enfants trans, des drag-queens, des LGBTI de manière générale, qui voudraient agresser les enfants, sont agitées par les éditorialistes d’extrême droite, les médias réactionnaires, les politiciens du Parti républicain trumpisé. Elles aboutissent à des lois homophobes et transphobes, elles aboutissent à des menaces d’attentats contre les hôpitaux qui accueillent les enfants trans. Elles aboutissent, enfin, à des attentats comme celui de Colorado Springs.
Les attaques LGBTIphobes sont en train de se multiplier dans le monde. Il y a à peine un mois, le 12 octobre, un militant d’extrême droite a ouvert le feu dans un bar gay en Slovaquie. Bilan : deux morts et un blessé. Plus tôt dans l’année, le 25 juin, c’est à Oslo qu’un bar gay a été visé par un attentat. Deux personnes ont été tuées, 21 blessées, et cela a conduit à l’annulation de la Marche des Fiertés.
Le lien entre la montée de l’extrême droite et les attaques subies par les LGBTI est évident. Nous ne le répéterons jamais assez : l’extrême droite est la pire ennemie des LGBTI. En France, ses militants font monter les discours LGBTIphobes et plus particulièrement les paniques transphobes, avec la complaisance des médias et de membres de la Macronie.
Sous les larmes et les paillettes, la rage. Avec sa commission LGBTI, le NPA continuera à se mobiliser pour conserver les droits existants et en gagner de nouveaux. Nous continuerons à nous mobiliser pour construire un mouvement de masse pour en finir avec ce système d’exploitation et d’oppression, pour en finir avec le capitalisme et le patriarcat.
Montreuil, le 22 novembre 2022