Mardi 31 mars devait se tenir à Toulouse une réunion publique prévue dans le cadre de "la Semaine contre l'apartheid israélien", animée par Farid Esack, professeur à l'université de Johannesburg. Le prêt d’une salle municipale pour cette réunion organisée par BDS France, collectif dont le NPA fait partie (ainsi que de nombreuses autres organisations politiques, syndicales et associatives) avait été acté en conseil municipal.
C’est avec stupéfaction que le NPA qui avait déposé la demande pour le collectif a appris par la presse quelques heures avant la réunion son interdiction. Les motifs invoqués par le maire sont tout simplement scandaleux ! Il déclare ainsi que des membres de BDS France ont été condamnés pour « discriminations et incitations à la haine raciale » et qu’il ne peut donc pas « tolérer qu’une réunion publique prônant la discrimination à l’égard de personnes de confession juives et de produits commerciaux associés à la religion juive et à l’état d’Israël se tienne à Toulouse, dans une salle municipale. » Il évoque également des « risques de trouble à l’ordre public. »
Faux, faux et encore faux ! Que Moudenc apporte les preuves concernant ce qu’il avance. Quels membres de BDS France ont été condamnés pour les faits dont il parle ? Quelles preuves a-t-il pour pouvoir prétendre que nous prônons la discrimination ? Et enfin de quels risques de troubles à l’ordre public s’agit-il ?
Moudenc ferait mieux de se renseigner. A chaque fois que des militants BDS ont été poursuivi pour « discriminations et incitations à la haine raciale » ils ont été acquittés par la justice. Mais peut-être le sait-il déjà cherchant uniquement à salir les militants de la cause palestinienne.
Le NPA, tout comme le collectif BDS France, se bat pour le respect des droits du peuple palestinien. Ces droits sont bafoués chaque jour par l’Etat d’Israël. C’est face à cette situation intolérable que s’est mise en place la campagne Boycott Désinvestissement Sanctions qui vise à organiser le boycott des produits Israéliens à l’image de ce qui avait été fait pour se battre contre l’apartheid en Afrique du Sud. L'appel au boycott n'a rien à voir avec la religion juive mais avec la politique d'un État qui pratique la colonisation et la discrimination. Cet amalgame, c’est bien Moudenc qui le fait par ses propos scandaleux !
Nous voyons bien que le maire de Toulouse qui s’était pavané lors de la manifestation «Charlie» en janvier n’a que faire de la liberté d’expression et est prêt à toutes les calomnies pour empêcher les opposants à l’Etat d’Israël de s’exprimer démocratiquement. Le NPA, en lien avec les autres organisations du collectif BDS France se réserve le droit d’attaquer en justice le maire de Toulouse pour protester contre cette décision inacceptable et les calomnies qui l’accompagnent.
Cette interdiction n’est pas un acte isolé. Depuis l’été dernier où de nombreuses manifestations en soutien au peuple palestinien avaient été interdites, le contexte répressif sur la ville de Toulouse s’accroît de jour en jour : manifestations interdites ou encadrées par un dispositif policier démesuré, condamnation de militants anti-barrage de Sivens à des peines de prison ferme sans aucune preuve contre eux, menace de la part du maire de fermer la bourse du travail et les locaux syndicaux. Cela ne peut plus durer ! Nous appelons l’ensemble des organisations progressistes à se rencontrer dans les jours qui viennent pour construire une riposte face à l’offensive menée contre les droits démocratiques les plus élémentaires.
Montreuil, le 1 avril 2015