Hier, des dizaines de milliers de personnes se sont de nouveau retrouvées dans les rues, aux quatre coins de la France, pour protester contre les lois liberticides « sécurité globale » et « séparatisme ». Une nouvelle démonstration du rejet de ces projets destructeurs des droits démocratiques, et le début de la construction de ponts entre l’opposition à la loi « sécurité globale » et l’opposition à la loi « séparatisme », qui sont les deux faces d’une même politique autoritaire.
À Paris, derrière une banderole « Stop lois liberticides, stop islamophobie », ce sont 10 000 personnes qui ont défilé de Châtelet à République. Elles ont été confrontées à un dispositif répressif de grande ampleur : 3000 policiers et gendarmes qui ont multiplié les provocations et les violentes incursions dans les cortèges, chargeant et matraquant brutalement les manifestantEs. Darmanin a osé déclaré hier soir que « force était restée à la loi », se réjouissant de l’attitude des forces de répression et des 142 interpellations opérées.
Les images qui circulent depuis hier montrent pourtant l’étendue des violences commises, avec des dizaines de blesséEs et d’arrestations arbitraires. Voilà en quoi a consisté le prétendu « changement de stratégie » de la préfecture : interpeller violemment et en masse pour faire du chiffre et prétendre avoir, de la sorte, « maintenu l’ordre ». Alors que ce sont précisément les interventions policières qui ont créé du désordre dans la manifestation, des mouvements de panique, des bousculades, etc.
Le NPA, tout en se félicitant du succès de la mobilisation, condamne fermement cette violente stratégie de la tension, qui participe d’une volonté de terroriser toutes celles et tous ceux qui osent défier la politique autoritaire du gouvernement. Nous demandons la libération immédiate de toutes les personnes interpellées et l’abandon de toute poursuite à leur encontre. La journée d’hier montre en outre, une fois de plus, que Darmanin et Lallement doivent partir, sans délai.
Partout, dans nos villes, dans nos quartiers, en constituant des collectifs ou en renforçant ceux qui existent déjà, la mobilisation doit se poursuivre jusqu’au retrait !
Montreuil, le 13 décembre 2020