Cédric Chouviat est mort dans la nuit de samedi à dimanche, suite à une violente interpellation policière vendredi. Nos premières pensées vont évidemment à sa famille et à ses proches.
Comme toujours, les premières versions policières ont mis en avant la thèse du « malaise ». Mais très rapidement, les témoignages, les vidéos, et les résultats de l’autopsie, qui révèle « une manifestation asphyxique avec une fracture du larynx », indiquent que Cédric est une nouvelle victime de violences policières.
Selon les témoignages, confortés par les vidéos, il aurait subi une clé d’étranglement et/ou un plaquage ventral, écrasé au sol par quatre policiers, qui l’ont asphyxié. Des techniques policières malheureusement courantes en France, alors qu’elles sont interdites dans plusieurs pays européens. C’est le même type de violente interpellation qui avait provoqué la mort d’Adama Traoré en juillet 2016.
Les versions policières ont évolué, qui ont évoqué le fait qu’il téléphonait depuis son scooter, ou alors que sa plaque d’immatriculation était illisible car trop sale. Mais quel que soit le motif du contrôle policier, il apparaît, au vu des témoignages et des vidéos, que c’est le fait que Cédric Chouviat a filmé son interpellation qui a énervé les policiers, alors que c’est son droit le plus strict, et qu’ils se sont sentis autorisés à le violenter, jusqu’à la mort.
Alors que Castaner, l’éborgneur en chef, évoque poliment, au sujet des circonstances de la mort de Cédric, « des questions légitimes, auxquelles des réponses devront être apportées en toute transparence », il apparaît évident que cette mort vient s’inscrire dans la longue liste des victimes de violences policières. Et nous n’avons aucune confiance dans l’enquête qui va avoir lieu suite à l’ouverture d’une information judiciaire pour « homicide involontaire », confiée à une IGPN dont la partialité n’est plus à démontrer.
Le NPA présente toutes ses condoléances à la famille et aux proches de Cédric, et exige que la lumière soit faite, en toute indépendance, sur les circonstances de sa mort. De manière plus globale, il est grand temps d’en finir avec les violences et l’impunité policières, encouragées par le pouvoir en place et sa gouvernance autoritaire. Une fois de plus, la responsabilité de Macron et Castaner est engagée, et nous ne l’oublierons pas : pour Cédric, comme pour tous les autres, justice doit être faite !
Montreuil, le 7 janvier 2020