Ca ressemble à une offensive en règle contre un des fondements du droit du travail : le SMIC. Le même jour, Pierre Gattaz, président des patrons du MEDEF, déclare dans Les Echos qu’il est pour la création d’un « SMIC intermédiaire ». 3 économistes qui avaient travaillé avec Hollande pendant sa campagne, déjeunent avec lui pour discuter de leur livre « Changer de modèle » dans lequel ils démontent le SMIC. Enfin autre proche du PS, Pascal Lamy (ex Organisation Mondiale du Commerce) se déclare pour la « création de petits boulots » payés en dessous du SMIC.
En fait de « nouveau modèle », tous ces « novateurs » se sont arrêtés sur le modèle des mini-jobs imposés aux privéEs d’emploi allemands qu’ils essaient de nous vendre. Avec des arguments qui ne sont pas prêts de nous convaincre : « il n’est pas question de faire un SMIC jeunes » prévient Gattaz histoire de ne pas réactiver les fantômes du CPE. Pourtant il y en a la couleur, le goût et l’odeur quand il propose pour les jeunes de « rentrer dans une entreprise avec un salaire adapté de façon transitoire, pas forcément au niveau du SMIC ». Ajoutant sans rire « Quelqu’un qui a le pied dans l’entreprise est à moitié sauvé ». Il n’est sûrement pas au courant des chiffres publiés par l’INSEE la semaine dernière qui annoncent qu’une personne sans domicile fixe sur 4 est salariée, avec 60 % de ces personnes, essentiellement des femmes, touchant moins de 900 euros par mois. C’est précisément le SMIC intermédiaire proposé comme solution.
Les exigences du MEDEF n'ont pas de limites. Après tous les cadeaux faits par Ayrault et Valls, ils auraient tort de ne pas tenter. Seule la mobilisation du monde du travail, des jeunes, des retraitéEs, pour donner une suite au 12 avril, pourra y mettre un stop.
Montreuil, le 15 avril 2014