Philippe Poutou sera présent le 14 décembre 2017 au rassemblement intersyndical des agents du ministère du travail, mobilisés à l'occasion du conseil de discipline auquel est convoquée une inspectrice du travail suspendue de ses fonctions depuis un mois pour avoir osé parler dans la presse, pourtant sous couvert syndical, et risquant la révocation.
En multipliant depuis son arrivée les sanctions et les procédures disciplinaires contre des syndicalistes, la ministre du travail se comporte vis-à-vis de son personnel comme le font ses amis patrons dans leur entreprise : elle exige de lui qu'il travaille sans broncher, et en l'occurrence applique ses ordonnances au garde-à-vous.
Désormais, au prétexte d'un code de déontologie écrit par Myriam El Khomri, il est interdit pour un agent de l'inspection du travail de parler des dégâts provoqués par les contre-réformes successives du droit du travail, de témoigner de ses conditions de travail de plus en plus dégradées, d'exprimer une opinion critique.
Pire, Muriel Pénicaud entend dicter aux syndicalistes ce qu'ils ont droit de dire et de revendiquer, et dans quel cadre. C'est-à-dire pas grand chose et nulle part, tant le seuil de tolérance est bas : dans son interview, l'inspectrice du travail se contentait de dénoncer l'ampleur des suppressions de postes prévues au ministère du travail en 2018 (-239 postes) et le management mis en place pour les faire accepter !
Pour le gouvernement, ce qui est à l'ordre du jour, c'est la liquidation des syndicats combatifs, dans le public comme dans le privé. C'est aussi la liquidation de l'inspection du travail, jugée encore trop encombrante pour un patronat qui a les mains de plus en plus libres grâce aux ordonnances ou au "droit à l'erreur". A quoi peut bien servir un service public de contrôle pour un gouvernement qui, par le reversement de la hiérarchie des normes, enlève à l'Etat l'élaboration du droit du travail pour le confier directement aux patrons ?
Le NPA soutient sans faille les agent-es de l'inspection du travail dans leur mobilisation. La répression est le corollaire de la politique de casse des droits des travailleurs du gouvernement Macron. Une riposte unitaire est indispensable chaque fois qu'un-e militant-e est attaquée et le NPA en sera toujours partie prenante
Montreuil, le 11 décembre 2017