La maire de Paris, Anne Hidalgo a fait savoir sa volonté de faire interdire le festival afro-féministe européen NYANSAPO organisé à Paris par le collectif afro-féministe MWASI, sous prétexte que celui-ci serait « interdit aux blancs ». Cette annonce fait suite à une polémique lancée sur les réseaux sociaux par l’extrême-droite et relayé par la suite par la LICRA.
Le NPA tient à condamner fermement cette menace d’interdiction et apporte son soutien au collectif MWASI.
Le festival n’est en réalité pas interdit aux blancHEs, comme on tenterait de nous le faire croire, mais contient différents espaces de non-mixité, dont un espace non-mixte pour les femmes noires.
Nous rappelons que de tout temps les dominants ont tenté d’empêcher aux oppriméEs de s’organiser entre eux et elles-mêmes. C’est pourquoi la non-mixité fait partie des outils de prise de conscience et d’émancipation collective.
La non-mixité blanche ou masculine existe dans de nombreuses sphères dirigeantes de notre société, et nous n’avons pas vu Anne Hidalgo s’en offusquer, c’est la non-mixité des dominés qui s’organisent pour lutter contre leur oppression qui inquiète.
Nous rappelons que le racisme anti-blanc n’existe pas comme il n’existe pas d’oppression des hommes. Le racisme est un système d’oppression qui s’est nourri de la colonisation, de l’esclavagisme, se manifeste dans des discriminations structurelles (emploi, avancement, logement...) et des violences d'Etat, et dont se sert la classe dirigeante pour diviser le camp des exploitéEs
Cette menace d’interdiction se fait dans un climat particulièrement nauséabond, raciste et islamophobe, où les violences policières restent impunies, où le Front National a fait 10 millions de voix au second tour des élections présidentielles.
Nous réaffirmons que dans cette situation nous serons de celles et ceux qui combattront les attaques racistes et islamophobes d’où qu’elles viennent.
Montreuil, le 29 mai 2017