La société Philips, depuis le début des années 2010 a multiplié en France les fermetures de sites, dans les divisions Electroménager et Eclairage, avec des milliers de licenciements.
Aujourd’hui ce sont les sites de Lamotte Beuvron et de Miribel, dernières usines de productions en France de la division Eclairage, devenue Philips Lighting, qui sont visés.
Le groupe Philips, l’une des principales multinationales du secteur n’est pas en faillite. S’il cherche à se séparer de sa division Eclairage et l’a mise en Bourse il y a quelques mois, c’est pour se concentrer vers les activités les plus juteuses, notamment le médical et le « bien-être » (Healthcare, Consumer Lifestyle) avec le développement des objets connectés.
Mais Philips Lighting est premier au niveau mondial dans le secteur et dégage 7 milliards de chiffre d’affaires. L’activité lampes est même la principale source de revenus et a dégagé une marge de 120 millions au dernier trimestre, en progression de 11 millions par rapport à 2015. Globalement, la marge de profit (EBITDA) de Philips Lighting est en progression constante.
Philips lighting est une société qui occupe une place de leader dans son secteur et l’activité lampes est largement bénéficiaire. Pas suffisamment évidemment, pour les dirigeants de la société dont le but est de délocaliser les productions de Lamotte Beuvron en Hongrie et celle de Miribel un peu partout dans les usines européennes de Philips (Danemark, Espagne, Pologne).
Christophe Bresson, le porte-parole de la Direction est clair : « Les coûts de production sont 3 fois inférieurs en Espagne, par rapport à la France, et 9 fois quand il s'agit de la Pologne".
Le NPA avec Philippe Poutou se prononcent pour l’interdiction des licenciements qui, la plupart du temps, sont le fait de grands groupes internationaux à la recherche de profits supplémentaires. Et comment ne pas être révoltés quand ces licenciements sont imposés par de grands groupes internationaux, comme Philips, qui sont en très bonne santé financière et viennent de verser plus de 2 millions d’euros de dividendes en 2015 à leurs actionnaires.
Il faut imposer aussi la réquisition publique des entreprises fermées par leurs dirigeants et la continuation de leur activité sous le contrôle de leurs salariés. Les travailleurs de Philips-Dreux avaient fait un pas dans ce sens en janvier 2010 face à un autre plan de fermeture, en prenant pendant dix jours le contrôle de leur usine et en redémarrant la production de téléviseurs. Dans son cynisme, la Direction de Philips Lighting veut même n’accorder que des indemnités de licenciements au minimum légal, plus faibles que celles qui avaient été obtenues lors des plans précédents.
Cela ne pourra être obtenu que par la mobilisation du monde du travail pour bloquer les reculs sociaux et obtenir de nouvelles conquêtes en s’en prenant au pouvoir patronal, à un système économique et social capitaliste qui fonctionne au mépris des intérêts et des besoins de la population laborieuse.
Montreuil, le 2 novembre 2016