Hier soir, sur ordre de la préfecture, les forces de police ont violemment démantelé un camp de migrantEs qui s’était installé un peu plus tôt place de la République à Paris. Avec l’aide de différentes associations de solidarité avec les migrantEs, plusieurs centaines de tentes y avait été installées suite à l’évacuation du camp de porte de Paris à Saint-Denis il y a tout juste une semaine. Sous des tirs de gaz lacrymogène et de grenades de désencerclement, avec un usage intensif de la matraque, des centaines de migrantEs ainsi que différents soutiens et même des éluEs ont été violemment dispersés dans les rues alentour.
Depuis plusieurs mois, en évacuant successivement plusieurs campements précaires dans Paris et à la périphérie sans rien proposer en termes d’accueil, le pouvoir se livre à une véritable chasse aux migrantEs et réfugiéEs. Une politique particulièrement criminelle dans le contexte de crise sanitaire que nous connaissons actuellement, à laquelle ce gouvernement peut se livrer en comptant sur la passivité des municipalités concernées qui ne proposent aucune solution même d’urgence pour loger ces centaines de personnes.
Darmanin fait maintenant mine de s’interroger sur la violence utilisée par la police hier, évoquant des images « choquantes »… Quelle hypocrisie alors que lui et le gouvernement auquel il appartient refusent d’apporter le moindre début de réponse, en dépit des différentes manifestations réussies ces derniers mois à l’initiative de la Marche des solidarités. Leur seule politique est de repousser hors de la capitale les migrantEs, qu’importe les risques sanitaires et la très grande précarité à laquelle ils et elles sont livrés… Quelle hypocrisie, en outre, de la part de celui qui veut précisément empêcher de diffuser les images de violences policières !
Unis contre les politiques racistes, pour l’accueil des migrantEs et la défense des libertés de touTEs, la mobilisation va continuer ces prochaines semaines, avec en particulier l’acte 4 des sans-papiers et des manifestations dans tout le pays le 18 décembre, mais aussi avec les initiatives contre toutes les lois liberticides visant à museler la solidarité et le combat contre les violences policières telles qu’on les a encore vues hier soir.
Montreuil le mardi 24 novembre 2020