Il y a presque un mois, environ 200 jeunes filles ont été enlevées dans un lycée nigérian et une dizaine d’autres a été enlevée une semaine plus tard. La plupart de ces jeunes filles sont actuellement retenues prisonnières par la secte islamiste Boko Haram. Par le biais d’une vidéo abjecte, le leader de cette secte a annoncé l’avenir qu’il réserve à ces jeunes lycéennes : le viol et l’esclavage. Il s’agit d’un acte de guerre contre les femmes et contre leurs droits à l’instruction, qu’il a clairement exprimé : « Les filles, vous devez quitter l’école et vous marier. »
L’État français qui a été, ces derniers temps, prompt à intervenir en Afrique pour soi-disant y défendre les droits de l’homme et la démocratie, a, sur ce sujet, été bien long à s’exprimer. Cela montre bien que le combat contre les violences faites aux femmes ne fait absolument pas partie des priorités de la politique étrangère de la France.
Au Nigéria, les proches de ces jeunes filles ont spontanément manifesté leur désarroi, leur colère, et surtout leur volonté de voir revenir les lycéennes. La mobilisation s’est poursuivie sur les réseaux sociaux, et une pétition lancée par Ify Elueze, une Nigériane résidant en Allemagne, a lancé le slogan fédérant la mobilisation : « Bring back our girls ! ». Ce slogan a été réapproprié localement, et nous le relayons.
Une première étape est atteinte, puisque le sort de ces jeunes filles est désormais connu du monde entier. La campagne médiatique continue, pour faire pression sur le gouvernement nigérian et sur les gouvernements du monde entier, afin que des moyens, déterminés en accord avec leurs proches, soient réellement déployés pour retrouver ces jeunes filles. Rappelons cependant que les interventions armées ne pourront que provoquer de nouveaux drames pour les femmes.
Des actions de solidarité, initiées par des associations de défense des droits des femmes, sont prévues dans les jours et semaines qui viennent notamment le 13 mai à Paris (18h, place du Trocadéro). Évidemment, le NPA s’associe à ces initiatives, pour réclamer la libération de ces jeunes filles, et défendre le droit pour toutes, dans toutes les régions du monde, à l'accès à l’éducation, à l’instruction, et à l’autonomie.
Montreuil, le 12 mai 2014