Le gouvernement a publié Jeudi 8 Mai le décret Hamon dit « d’assouplissement » des rythmes scolaires. Loin de répondre à la moindre des revendications des personnels, ce texte confirme et aggrave les principales dispositions du décret Peillon, à commencer par le projet éducatif territorial (PEDT).
Le NPA s’oppose résolument aux PEDT, à toute intrusion des communes dans l’organisation du temps scolaire. Le décret sur les rythmes scolaires ne peut mener qu’à la flexibilité et à l’explosion des inégalités, il n’est ni amendable, ni négociable, il doit être purement et simplement abrogé.
Dans la pratique, face à l’opposition quasi-unanime des enseignants et des parents, le gouvernement et son ministre Hamon poursuivent un objectif prioritaire : sécuriser et généraliser la mise en œuvre à la rentrée 2014 du décret Peillon sur les rythmes scolaires.
Pire, le décret Hamon complète la « réforme des rythmes » en autorisant des expérimentations qui accentueraient la logique de désorganisation et de territorialisation de l’école du décret Peillon. Outre des horaires à géométrie très variable selon les communes voire les écoles, Benoît Hamon confirme définitivement le rôle clé dévolu aux PEDT, véritable machine de guerre contre le cadre national de l’école, des programmes et des statuts, en multipliant les mesures visant à inciter toutes les communes à en élaborer un.
À l’évidence, les enseignants et les parents sont hostiles au décret sur les rythmes scolaires, le rejet par les syndicats (SNUIPP, FO, CGT, SUD) du décret dans les instances consultatives en est une expression. En ne tenant nullement compte de ce vote, après une intense phase de « concertations », le gouvernement indique la fonction du « dialogue social » : l’aider à avancer sur ses propres objectifs. Réactiver la mobilisation implique de s’organiser pour que cesse toute « concertation » (comités national ou départemental) visant à le mettre en œuvre, pour que se réalise l’unité des enseignants, des parents et des syndicats pour l’abrogation de ce décret.
Au-delà, c’est toute la politique scolaire du gouvernement Hollande-Valls-Hamon qui est en cause. À tous les niveaux, il s’agit de remodeler l’enseignement public, de le territorialiser et d’en diminuer les coûts, une logique qui ne peut qu’être exacerbée par le pacte de responsabilité. Outre les « rythmes » et la réforme des ZEP, les pires menaces pèsent également sur le maintien de programmes nationaux ainsi que sur le statut des enseignants du secondaire. Y mettre un coup d’arrêt nécessite une mobilisation, que se réalise l’unité, ce qui est inséparable du combat à mener pour la rupture des « concertations » des syndicats (notamment la FSU) avec le ministre. C’est de cette manière qu’il sera possible d’infliger une défaite décisive au gouvernement, à même de remettre en cause l’ensemble de sa politique, à commencer par le pacte de responsabilité.
Montreuil, le 12 mai 2014