Publié le Samedi 3 juillet 2021 à 16h44.

Soutien aux animateurEs de la CGT-HPE

Les 22 et 23 juin 2021, Tiziri Kandi et Claude Levy, animatrice et animateur de la CGT-HPE et militantEs du NPA, ont été réveillés par la gendarmerie à 6h25 du matin pour une perquisition et placés en garde à vue pendant 36 heures dans les conditions éprouvantes que sont celles de la garde à vue aujourd’hui en France. 

Cette garde à vue n'est pas liée à une intervention du groupe Accor, contre lequel il  et elle viennent de soutenir la grève victorieuse des femmes de chambre de l’hôtel Ibis-Batignolles, après 22 mois de lutte, saluée dans tous les médias et le mouvement social, mais à des conflits et des manoeuvres internes à la CGT elle-même. 

Au terme de la garde à vue, il et elle ont été lavé·e·s de tout soupçon d'"enrichissement personnel" et d’"abus de biens sociaux", à la lecture notamment de leurs comptes bancaires. Il et elle sont cependant renvoyés devant le Tribunal correctionnel le 18 janvier 2022 pour le motif consistant à avoir sollicité des dons juridiques de 10 % au profit de la CGT-HPE, comme c’est une pratique courante des structures de la CGT quand unE salariéE défenduE est victorieux aux Prud’hommes, afin de financer les prochaines défenses des salariéEs face à leurs patrons. 

Il est important de rappeler que c'est grâce à ces dons que le syndicat CGT HPE s'est doté d'une caisse de grève statutaire permettant aux salarié-e-s grévistes de tenir des grèves longues, à l'instar de celle des hôtels Holiday Inn de Clichy (111 jours de grève) ou Hyatt Vendôme (près de 3mois). L'instauration de cette caisse de grève statutaire, tout comme l'activité juridique du syndicat, ont été approuvées par les différents congrès de la CGT-HPE depuis 2012. 

Cette attaque pourra être instrumentalisée contre toute la CGT et les syndicats qui partagent les mêmes pratiques. Elle est grave, et concerne donc l’ensemble du mouvement social. Il est primordial de réaffirmer l’importance du financement des structures syndicales en toute indépendance du patronat, de l’Etat et des institutions, entre autres pour pouvoir défendre les salariéEs, mais aussi avoir des sections syndicales combattives qui sont à même de soutenir des grèves victorieuses, comme celle des femmes de chambre de l’hôtel Ibis-Batignolles. 



Nous réaffirmons notre entière solidarité avec Tiziri Kandi et Claude Levy. L’indépendance financière, autant que la grève, est l’arme des travailleuses et des travailleurs !