Depuis le 22 mars, le personnel du Centre Hospitalier du Rouvray (Etablissement public de santé mentale de Sotteville les Rouen ) est en grève, à l’appel de toutes leurs organisations syndicales.
C’est la conséquence d’une situation qui s’aggrave depuis des années, sans qu’aucune réponse ne soit apportée de la part de l’ARS et du ministère. La « sur occupation » des lits aboutit à l’installation de patients dans les couloirs et les bureaux ; des malades, de plus en plus nombreux qui doivent être soignés avec un personnel qui lui n’augmente pas. Le dispositif de soins hors hôpital (centre médico psychologiques, hôpitaux de jour…) qui permettrait d’éviter les hospitalisations s’étiole chaque jour davantage faute de moyens. Des adolescents, parfois très jeunes, sont accueillis dans des services d’adultes, faute de place.
Face au refus de toute prise en compte d’exigences qui sont un minimum (recrutement du personnel nécessaire, création d’unité de soins indispensables, avec les budgets correspondant) pour permettre à l’établissement de remplir décemment ses missions , et au personnel de ne pas être en état d’épuisement , 5 puis 6 grévistes ont entamé une grève de la faim.
La direction, l’ARS, et le gouvernement par leur mépris arrogant et leur rejet de toutes les revendications portent seuls la responsabilité du recours à ce moyen de lutte extrême.
Partout l’austérité imposée à l’hôpital public produit les mêmes effets : fermetures et regroupement de services, industrialisation et standardisation du soin qui perd son sens et son humanité. Partout ce sont les patients et les personnels qui en subissent les effets. C’est pourquoi la lutte des personnels du Centre Hospitalier du Rouvray, est celle de toute la psychiatrie, et de tous les hôpitaux, mais aussi de tous ceux qui veulent défendre le droit à la santé.
En apportant tout son soutien à cette lutte, et en particulier aux 6 grévistes de la faim, le NPA, appelle à une mobilisation de l’ensemble du monde hospitalier, à la généralisation et à la coordination des luttes, qui se sont multipliées ces derniers mois, dans les établissements de santé et les EHPAD. C’est le seul moyen de mettre en échec un pouvoir politique, pour lequel la santé de tous, passe après une austérité au service des plus riches.
Montreuil, le 28 mai 2018