La réunion d’urgence du bureau politique de l’UMP s’est achevée, comme attendu, sur un règlement de compte qui a abouti à la démission de Jean François Copé et la mise en place d’une direction intérimaire composée de Fillon, Juppé et Raffarin. L’affaire Bygmalion, des conférences fictives ou surfacturées, les accusations en retour sur les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, des responsables politiques avides de pouvoir qui sortent les flingues pour défendre leurs postes… Rien ne manque au tableau.
De Cahuzac à Bygmalion, en passant par Balkany, les boules puantes s’additionnent aux boules puantes, les affaires aux affaires, et le climat nauséabond qui entoure la classe politique traditionnelle asphyxie toujours plus l’atmosphère. 24 heures après les 25 % du FN, le bureau politique de l’UMP vient, en réalité, d’introniser un peu plus Marine Le Pen, chef de file de l’extrême droite, comme présidente de la droite française. Le PS est bon à rien, l’UMP prête à tout et ils se sont battus à coup de millions pour être ceux qui nous imposeraient l’austérité.
Plus que jamais, il est temps de « déprofessionaliser » la politique, en limitant le cumul des mandats, en instituant la rotation des élus, la possibilité de les révoquer, et le plafonnement de leurs rémunérations. La crise politique et sociale appelle à une réponse à la hauteur des enjeux. Il est de la responsabilité de toutes les organisations de la gauche sociale et politique non gouvernementale, en particulier celles qui ont organisé ensemble la grande manifestation du 12 avril dernier, de prendre les initiatives qu'exigent la situation et préparer la riposte nécessaire. Seule une contre-offensive du monde du travail et de ses organisations est en mesure d'apporter une réponse démocratique et progressiste à la crise ouverte par la politique du gouvernement Hollande-Valls en continuité de celle de Sarkozy-Fillon.
Montreuil, le 27 mai 2014