Hier près de 150 000 personnes ont manifesté dans tous le pays à l’occasion de la journée de mobilisation du monde du travail. Après un 1er mai 2020 totalement confiné qui avait valu quelques amendes à celles et ceux qui avaient oser se rassembler, ce 1er Mai n’a pas retrouvé les chiffres de manifestantEs de ces dernières années, en particulier dans un contexte sanitaire toujours difficile. Pour autant, la colère a pu massivement s’exprimer, dans un contexte où ce gouvernement et les capitalistes qu’il sert continuent leur offensive : la « réforme » de l’assurance-chômage qui doit entrer en vigueur ce 1er juillet va marquer un recul sans précédent, baissant en particulier les indemnités d’un million de personnes au moment où le chômage s’annonce comme explosif… Au-delà de cette seule question, les licenciements et suppressions de poste, les revenus à la baisse et bien évidemment la gestion catastrophique depuis plus d’un an de la crise du Covid-19, étaient au cœur de la révolte de notre camp social qui a pu s’exprimer hier. Les directions syndicales annoncent un « printemps social » ? Fort bien, construisons-le touTEs ensemble dès ces prochains jours, en commençant par préparer dans l’unité différentes journées de mobilisation annoncées, certes en ordre dispersé, dont la nouvelle manifestation contre les licenciements à l’appel de la CGT TUI samedi 12 juin.
Si moins de monde était dans la rue hier, c’est aussi parce que ces dernières années, en particulier à Paris, le déroulement des manifestations du 1er Mai comme beaucoup d’autres est contrarié par la présence voire les provocations policières, ce dont sont responsables en premier lieu ceux qui les dirigent. Une fois encore, avec des CRS omniprésents au contact de la manifestation, le cortège d’hier a été longuement paralysé suite aux interventions policières prétendument pour empêcher la constitution d’un Black bloc dans la manifestation… Ces « forces de l’ordre », qui ont agressé le cortège syndical et des manifestantEs dans les rues adjacentes, ne sont pas là pour assurer notre protection, comme l’ont montré les événements de la fin d’après-midi place de la Nation.
En prenant à partie le service d’ordre de la CGT et au-delà des militantEs de cette organisation syndicale, quelques dizaines de manifestantEs non identifiés ont commis des violences inacceptables contre une composante du mouvement ouvrier. Dégâts matériels contre les véhicules, insultes et attaques physiques contre des militantEs de la CGT et celles/ceux qui en prenaient la défense… Ce sont des méthodes qui n’ont rien à voir avec notre combat social. Nous ne confondons pas le nécessaire débat stratégique autour de la construction des mobilisations et des moyens de défendre les revendications du monde du travail avec l’action violente d’une petite minorité masquée. Nous tenons à assurer la CGT et ses militantEs de notre entière solidarité. Nous dénonçons aussi l’hypocrisie de ce gouvernement qui fait mine de regretter ces agressions contre la CGT, alors qu’au quotidien il réprime ou laisse réprimer les syndicalistes depuis des années et ne cesse d’attaquer le droit du travail.
Il y a urgence à ce que les différentes composantes du mouvement ouvrier, forces sociales et partis politiques, se rencontrent pour discuter de quelle stratégie pour les mobilisations, et de quelle action pour protéger nos manifestations.
Montreuil le dimanche 2 mai 2021