Publié le Lundi 22 juin 2009 à 16h48.

Le NPA cherche à rebondir après les élections européennes (Mediapart.fr)

Le NPA a beau être toujours un parti en chantier, il dresse déjà un premier bilan.

La page des élections européennes tournée, les participants au conseil politique national se sont réunis les 20 et 21 juin. Priorité: les luttes qui pourraient avoir lieu cet été et à la rentrée. Ils le martèlent: «La gauche doit reprendre la main au niveau social et politique.» Réunies autour d'Olivier Besancenot dimanche à Saint-Denis, les têtes de listes du Nouveau parti anticapitaliste aux européennes (4,8% des voix) sont revenues sur les débats du week-end. Deux manquaient à l'appel: Yvan Zimmermann (Est) et Laurence De Bouard (Ouest).

Pour Myriam Martin, candidate dans le Sud-Ouest, «l'abstention a pesé sur le score mais les résultats sont corrects». Même son de cloche du côté de Raoul-Marc Jennar (Sud-Est): «Les européennes sont arrivées un peu tôt par rapport à la construction du parti» mais «elles ont été l'occasion de mieux s'implanter localement». Le politologue revient sur le succès du parti Europe Ecologie de Daniel Cohn Bendit et en profite pour préciser la position du NPA. «Aujourd'hui, on ne peut pas être anticapitaliste sans être écologiste.» Olivier Besancenot a de son côté précisé que le combat pour l'écologie n'avait rien à voir avec «la lutte écologique sociale».

Le conseil politique de ce week-end devait entériner la liste des membres du NPA aptes à s'exprimer «officiellement» au nom du parti. Ce qu'il n'a finalement pas fait. Olivier Besancenot reste pour l'instant le seul porte-parole mais les mois à venir devraient voir émerger de nouvelles têtes. «Une commission travaille en ce moment sur leur nomination. De toute façon, ce n'est pas le monde qui manque pour devenir porte-parole», indique le leader du parti. En attendant, une sorte d'intérim est assuré par chaque tête de liste aux européennes.

Vers un front commun avec la gauche

L'union ratée avec le Front de gauche lors du dernier scrutin a marqué les esprits. «Nous avions tendu une main fraternelle» aux formations voisines, affirme Olivier Besancenot. «Dès cet été», le leader anticapitaliste veut créer «des contacts unitaires tous azimuts avec la gauche». Il a dévoilé dimanche sa proposition de mettre en place «une plateforme revendicative sur l'emploi» avec les partis et les organisations syndicales. «Nous souhaitons rencontrer l'ensemble des partis à la gauche du PS au plus vite: PCF, Lutte ouvrière, Parti de gauche et alternatifs.» Un rendez-vous est déjà pris le 30 juin avec Jean-Luc Mélenchon.

Si le NPA se dit prêt à tisser des alliances avec la gauche de la gauche, pas question de composer avec le PS aux régionales de 2010. «Nous désapprouvons le bilan régional du parti socialiste et nous souhaitons avoir une indépendance totale vis-à-vis de lui.» Pas de pacte électoral donc, mais une main tendue pour s'opposer au gouvernement. «Nous voudrions nous retrouver avec lui dans les luttes. Le tout ou rien à gauche, c'est fini mais il existe une étape intermédiaire: l'expression des désaccords sur le terrain.» Olivier Besancenot prend comme exemple la prochaine modification du staut de La Poste: «Si l'ensemble de la gauche prenait position, nous serions plus forts.»

Marion Liautaud