Résolution sur la situation politique adoptée lors du Conseil Politique National du NPA-L'Anticapitaliste des 21 et 22 septembre 2024.
« Alors que le monde s’enfonce dans la crise dont une donnée essentielle est maintenant la menace du fascisme, la recomposition de la gauche est en cours et nous impose de prendre des initiatives, pour les luttes, la reconstruction de la conscience de classe et la défense d’un projet de transformation révolutionnaire », écrivions-nous en septembre. Ces tâches sont d’autant plus urgentes que la victoire de Trump aux élections du 5 novembre semble entraîner un peu plus le monde sur des voies chaotiques réactionnaires.
Situation internationale
Les crises multiformes du capitalisme semblent converger en un potentiel chaos. Après l’élimination des contre-pouvoirs sociaux et le fait que le compromis d’après-guerre soit totalement dépassé, les différentes bourgeoisies s’orientent vers une combinaison d’ultralibéralisme et de pouvoirs autoritaires et d’une tentation toujours plus forte pour le fascisme.
Une économie atone
Alors que la crise inflationniste se résorbe doucement, l’UE connaît une croissance faible – et l’Allemagne affronte une récession. Le protectionnisme, les guerres et les enjeux écologiques font peser des risques considérables, selon les instances financières. Le FMI et La Banque mondiale s’inquiètent des perspectives économiques. La croissance de la zone euro atteint 0,4 %. Une hausse en trompe-l’œil, soutenue par les Jeux olympiques à Paris.
Dans un contexte marqué par une inflation qui attaque le niveau de vie des classes les plus défavorisées, la large victoire de Trump dans les élections semble marquée par le fait qu’à sa base dans la petite-bourgeoisie raciste et réactionnaire (antiwoke, sexiste, LGBTphobe) s’est ajouté le vote d’un électorat voulant sanctionner la politique économique du gouvernement Biden-Harris. La campagne démocrate, qui s’est attribuée comme un succès la « croissance » de l’économie états-unienne a été ressentie comme un déni des réalités de cette croissance : dégradations des conditions de travail, contrainte d’avoir plusieurs emplois pour boucler les fins de mois, augmentations des dépenses de santé et de toutes les assurances. Le contenu social inégalitaire de cette « croissance molle » du capitalisme a clairement renforcé l’extrême droite incarnée par des individus comme Trump ou Musk, qui sont des acteurs majeurs de ce capitalisme de plus en plus prédateur et en profitent personnellement.
Dérèglement climatique
Les crises écologiques s’intensifient. On l’a vu en France début octobre avec les inondations en Ardèche et en Auvergne, mais surtout avec celles de la région de Valence dans l’État espagnol qui ont fait officiellement plus de 200 mortEs et 89 disparuEs. Sans parler des inondations qui dévastent l’Afrique de l’Ouest et du Centre, menaçant immédiatement 7 millions de personnes dans 16 pays, et alors que l’ONU soulignait en septembre dernier que dans cette région «14 millions de personnes ont été déplacées de force, soit le double du nombre signalé en 2019 ».
2024 est désormais l’année la plus chaude (avec une augmentation de la température de 1,5°C), et pendant ce temps, les COP se multiplient : la COP16 biodiversité a eu lieu du 22 octobre au 1er novembre et la COP29 ouverte début novembre. Plus il y a de COP, moins les décisions sont respectées et plus la crise s’emballe.
Dans les conflits sociaux, les enjeux écologiques commencent à prendre une place importante, soit parce que les effets du dérèglement climatiques sont niés et engendrent de nouvelles crises, soit parce qu’ils sont au cœur des revendications. Ainsi, dans l’État espagnol, les inondations récentes ont donné lieu à une remise en cause politique sur l’organisation des services publics de secours. Les luttes paysannes en Europe, mais aussi en Afrique, tournent autour des questions écologiques. Les pénuries des ressources entraînent de nombreux conflits entre les peuples notamment en Afrique de l’Ouest.
Impérialismes et guerres
L’impérialisme porte en lui la guerre qui est la continuation de la politique par d’autres moyens : des guerres pour de nouveaux marchés, le contrôle des ressources, des territoires, et des peuples.
Les vieux impérialismes tentent de maintenir, malgré leur affaiblissement, leurs sphères d’influence. L’affaiblissement économique et géostratégique conduit à faire reposer sa politique sur des fondements autoritaires, racistes et globalement réactionnaires identitaires de plus en plus marqués.
La concurrence pour les ressources, les marchés, les profits va continuer de s’accroître avec brutalité, contribuant à la construction de formes d’autoritarisme et de politiques réactionnaires, de tentations fascistes, aussi bien dans le monde occidental qu’au sein de ce qui a été appelé « Sud global ». L’impérialisme « classique » étatsunien est principalement préoccupé (de Biden-Harris à Trump) par la rivalité du nouvel impérialisme économique chinois et le caractère incontrôlable de son allié historique israélien au Moyen-Orient, où les risques d’une guerre avec l’Iran s’accroissent. Parallèlement, le noyau impérialiste de l’Union européenne, fragmenté politiquement, se trouve plus directement confronté à l’agressivité du sous-impérialisme politico-militaire et fascisant russe. Il est aussi face à ses responsabilités pour aider l’Ukraine. Il joue sa position de domination vis-à-vis de sa périphérie et des autres peuples d’Europe de l’Est potentiellement menacés par la Russie poutinienne.
Les États-Unis et la victoire de Trump
La victoire de Trump montre les ressources des courants d’extrême droite et incarne une nouvelle étape dans la montée mondiale du fascisme. Cette victoire montre que la réaction se nourrit de l’impuissance de ceux qui prétendent transformer la société, sans rien changer à son fonctionnement et produisent déception et ressentiment. Les Démocrates paient le prix fort de la montée des inégalités réelles (baisse de salaires, augmentation des prix, difficulté de remboursement des prêts, etc.) en période inflationniste, alors que les indicateurs macro-économique leur semblaient favorables. Si Trump ne gagne que peu de voix par rapport à 2020, les Démocrates perdent 9 millions de voix à l’élection présidentielle. Le prolétariat va payer encore plus durement l’absence d’un parti indépendant capable de représenter ses intérêts de classe, même de manière incomplète.
Les promesses pacifistes de Trump, comme de l’Union européenne, sont des mascarades car, en réalité, les classes dominantes du monde entier construisent des politiques concurrentielles de plus en plus violentes.
En Ukraine
En Ukraine, l’arrivée de Trump fait peser le risque d’une baisse de l’aide apportée au gouvernement ukrainien et surtout de négociations Trump/Poutine en faveur d’une partition du territoire ukrainien sur les bases du rapport de forces actuel. Cela n’établirait pas les bases d’une paix juste, donc durable, mais constituerait une nouvelle agression contre l’indépendance du peuple ukrainien – sans aucune stabilité.
Au Moyen-Orient
Avec la création du nouveau front libanais dans la perspective de l’affrontement avec l’Iran, Israël poursuit son projet de Grand Israël, une politique au service des États-Unis qui solidifient ainsi leur sphère de domination. Le récent vote au Parlement israélien en faveur de l’interdiction de l’UNRWA montre à la fois l’impunité d’Israël et l’impuissance politique de l’ONU et de ses résolutions. Cette interdiction a deux objectifs. Le premier, à court terme, est celui d’empêcher la documentation sur le génocide en cours (reconnu par le conseil spécial de l’ONU). Le second, à plus long terme, est de détruire/d’empêcher l’accès à la santé et à l’éducation pour les PalestinienNEs qui resteront en vie. Trump a déjà annoncé qu’il laisserait une carte blanche financière (sur la commande d’armes et de munitions) à Netanyahu dès le premier jour de son élection. C’est un encouragement pour ses troupes à poursuivre l’effacement de Gaza et de la Cisjordanie (dont Mike Huckabee, désigné par Donald Trump comme prochain ambassadeur américain en Israël, nie l’existence en l’appelant Judée-Samarie). D’un certain côté, l’offensive israélienne au Liban est un moyen de gagner du territoire pour pouvoir négocier à moyen/long terme, la fin de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie et à Gaza. Pendant ce temps, Erdogan obtient toute latitude pour tenter d’écraser la résistance du peuple kurde.
France et Europe
Le renforcement de l’Europe forteresse, et la construction idéologique d’une pseudo-identité européenne d’une xénophobie appuyée sur les biais racistes hérités des ex-puissances coloniales, est le seul terrain sur lequel l’Union européenne avance. Impuissante à avoir une politique coordonnée sur toutes les autres questions : guerre en Ukraine, crise économique, crise écologique ; au contraire les gouvernements nationaux sous pression de l’extrême droite sont de plus en plus fragilisés et instables face aux rebondissements des effets des crises économiques ou écologiques. L’éclatement de la coalition en Allemagne en est le dernier soubresaut, comme la situation dans l’État espagnol, où le Premier ministre et les représentantEs de la monarchie ont été obligéEs de plier bagage devant la colère des victimes des inondations, pourrait connaître de prochaines turbulences.
Racisme et montée de l’extrême droite partout en Europe
L’influence de l’extrême droite est grandissante et se fait de plus en plus sentir au sein de l’UE. Le groupe des Patriotes, troisième force du parlement européen, présidé par Bardella, voit désormais ses propositions en matière d’immigration largement reprises. La Commission européenne a annoncé le 14 octobre dernier une nouvelle loi favorisant les expulsions des personnes en situation irrégulière. Le Conseil européen, réuni dans le cadre du sommet européen le 17 octobre dernier, a confirmé ce durcissement, notamment la potentielle révision de la « Directive retour » et le rétablissement du délit de séjour irrégulier. Un saut qualitatif dans l’institutionnalisation de la criminalisation et de la répression des migrants qui vient renforcer le Pacte européen sur la migration et l’asile adopté en avril. De Kheir Starmer à Olaf Scholz, la sociale-démocratie européenne a elle-même opté pour participer à la chasse aux migrantEs avec des politiques extrêmement dures similaires à ce que propose l’extrême droite. Des projets d’externalisation et de sous-traitance de la gestion des demandes d’asiles fleurissent d’ailleurs dans plusieurs pays d’Europe. Le projet de Meloni, d’externalisation en Albanie, a été retoqué par la justice italienne mais l’UE a clairement la volonté de coordonner et de développer ces projets à l’échelle européenne afin de consolider les politiques racistes.
Le gouvernement Barnier
En France, le gouvernement est particulièrement actif sur le terrain de la chasse aux étrangerEs et de la construction du racisme d’État.
La récente rencontre entre Barnier, Retailleau et les ministres de l’extrême droite italienne montre la volonté de planifier l’offensive raciste. Le gouvernement prépare une nouvelle loi sur l’immigration en 2025 dont l’objectif est de faire passer les mesures de la dernière loi immigration censurées sur la forme par le Conseil constitutionnel. Un nouvel arsenal qui prévoit notamment le rétablissement du délit de séjour irrégulier, la fin de l’automaticité du droit du sol, l’allongement de la durée de rétention porté à 210 jours et aligné sur la législation anti-terroriste. Mais également durcir les conditions d’accès aux prestations sociales, réformer l’aide médicale d’État ou encore restreindre le regroupement familial. C’est-à-dire dégrader toujours plus les conditions de vie et de travail des étrangerEs et les pointer du doigt comme des criminels. D’ores et déjà une circulaire adressée au préfet demande «d’amplifier et de systématiser les mesures d’éloignements». Des mesures qui entrent en résonance avec la mise en place d’une « diplomatie migratoire » imposant une coopération forcée aux pays d’origine par l’exigence de contreparties aux « aides » octroyées.
Sous la contrainte des agences de notation et des instances européennes, le gouvernement français a une autre mission plus immédiate : faire passer les budgets de l’État et de la Sécurité sociale. Il souhaite évidemment des budgets contre les classes populaires (aide aux entreprises, jour de carence, taxe sur l’électricité), intégrant plus encore le recul des services publics et de la protection sociale, dans un contexte d’instabilité politique à l’Assemblée. Le rejet du budget le 12 novembre concrétise les grandes difficultés du gouvernement à construire une majorité. Il ne peut le faire qu’en construisant un accord politique, au moins partiel, avec le RN, ce qui manifeste la tentation fasciste d’une partie toujours plus grande de la bourgeoisie.
Cette violence institutionnelle se combine avec une accentuation des violences racistes et islamophobes. Le racisme systémique concerne l’ensemble de la population racisée. Il découpe la société, les classes populaires en particulier, pour surexploiter, réprimer, ostraciser, spolier et diviser. Le 29 octobre la mosquée d’Amiens a été l’objet d’un incendie volontaire et, le 31, un autre incendie s’est déclaré à proximité du chantier de construction de la mosquée de Strasbourg. Ces deux attaques en une semaine ne sont pas des faits divers : elles manifestent l’hostilité croissante à l’encontre des personnes musulmanes et le climat délétère.
La révolte contre la vie chère en Martinique, après la crise en Kanaky
La politique de Macron en Kanaky connaît pour l’instant un coup d’arrêt dans sa progression. Barnier avait dans sa déclaration de politique générale laissé entendre que le dégel du corps électoral n’aurait pas lieu avant de revenir dessus. Mais Barnier a d’autres fers aux feux, il ne parvient pas à défendre sa politique sur tous les fronts.
Le premier recul de l’État français contraint de « geler » la réforme du corps électoral ne règle rien. Il accentue l’enjeu de la mobilisation en solidarité avec les prisonnierEs politiques kanaks déportéEs dans les prisons françaises. Il s’agit aussi de renforcer ici un mouvement de solidarité politique pour imposer que la reprise des discussions se fasse dans le cadre de la poursuite d’un processus d’autodétermination du peuple kanak et de décolonisation. La situation en Kanaky reste une poudrière, le gouvernement français jouant aussi le pourrissement de la situation économique, avec des symboles comme la fermeture des mines de nickel de la région nord qui aggrave le nombre de pertes d’emplois.
Depuis le début du soulèvement de mai, il y a plus de 20 000 personnes qui ont perdu leur emploi. Des centaines de personnels qualifiés, entre autres dans la santé, ont quitté le territoire et les services publics sont en grandes difficultés. Cette dégradation généralisée des conditions de vie rend encore plus insupportable le niveau des prix renchéris par la désorganisation des circuits de distribution. La population tient grâce aux tissus de solidarité des communautés. La question est : « Jusqu’à quand ? »
Tandis qu’un autre front s’est ouvert en Martinique contre la vie chère. Depuis le mois de septembre un nouveau cadre a fait irruption le Rassemblement populaire pour la protection des populations et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC) sur le devant de la scène en Martinique. Dans une dynamique qui rappelle celle des Gilets Jaunes dans le rapport aux organisations politiques et syndicales il a imposé la question de la vie 40 % plus chère pour les produits de première nécessité. Depuis deux mois les mobilisations n’ont pas cessé, prenant des formes variées de confrontations violentes, renforcées par la réponse strictement répressive de l’État français avec le couvre-feu et l’envoi de la compagnie de CRS8 – une véritable provocation puisque les CRS avaient quitté la Martinique depuis les émeutes provoquées par leurs violences en 1959 ! Dimanche 3 novembre, plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Paris en solidarité avec les mobilisations en Martinique mais aussi en Guadeloupe, en Guyane, à la Réunion et en Kanaky. Des appels circulent comme celui aux « Antillais d’Ile de France de bloquer Paris » en arrêtant le travail. Cette mobilisation n’est à cette heure pas du tout discutée dans les organisations sociale et politique ; elle devrait pourtant nous pousser à mettre à l’agenda politique et syndical la question de l’urgence d’en finir avec le colonialisme, notamment français.
La crise de l’automobile et de l’industrie
La crise de l’automobile est une crise globale du cœur du secteur, qui emploie au moins 550 000 salarié·es en France, est resté symboliquement le baromètre de la santé industrielle des États-Unis et de l’Europe de l’Ouest. La trajectoire de l’automobile en Suède annonce la spirale en cours : en mars dernier la dernière Volvo diesel sortait des chaînes de montage pour laisser la place à la production de véhicules électriques ; 6 mois après l’usine de production de batteries électriques Northwolt annonçait 1 600 suppressions d’emplois en Suède. Pas seulement le fait du marché suédois son principal client étant Volkswagen, mais de la surévaluation des capacités à vendre des voitures électriques et de l’impossibilité de concurrencer la production des batteries électriques chinoises qui représente 85 %. Et fin octobre l’annonce est tombée du projet de réorganisation de VW : 3 fermetures d’usines en Allemagne avec des milliers de suppressions d’emplois. L’objectif du groupe est clair dans les propos d’un des dirigeants du groupe « Nous devons nous attaquer à la racine des problèmes : nous ne sommes pas assez productifs sur nos sites allemands et nos coûts d’usine sont actuellement de 25 % à 50 % supérieurs à l’objectif. Cela signifie que certaines de nos usines allemandes sont deux fois plus chères que celles de nos concurrents. De plus, chez Volkswagen, nous traitons encore en interne de nombreuses tâches que nos concurrents ont déjà externalisées afin de réduire les coûts. Nous ne pouvons pas continuer comme avant. »
C’est donc un gros coup d’accélérateur sur ce qui est en cours puisque selon la fédération des équipementiers européens, il y a déjà eu 32 000 suppressions de postes rien que ce premier semestre, soit plus que pendant le Covid. En France, alors que les équipementiers (MA France, Valeo, Forvia, Dumarey…) avaient déjà annoncé des projets de suppressions d’emplois et fermetures de sites, c’est Stellantis qui dévoile directement ses projets de suppressions d’emplois, et ce n’est qu’un début.
Le symbole politique est fort et implique des réponses à différents niveaux : la lutte contre les licenciements d’abord, mais en lien avec la question globale. Nous devons mettre des forces dans une campagne nationale (dans notre presse, avec des affiches, une série de tracts hebdomadaires, une présence auprès des entreprises concernées) contre les licenciements et pour l’emploi, avec des revendications immédiates contre les fermetures de sites, et des revendications qui vont plus loin : le maintien du contrat de travail en cas de fermeture, l’interdiction des licenciements. Tout cela en lien avec une réflexion plus globale de la situation : faire gagner la lutte après les défaites avec ou sans combat depuis les années 2010 nécessite de construire un mouvement d’ensemble. Et nous avançons un projet alternatif d’organisation de la production et du travail.
L’industrie automobile occupe une place particulière tant du point de vue du nombre de salariéEs concerné.es, que de l’histoire du secteur dans la structuration de la classe ouvrière industrielle, mais aussi par sa lourde responsabilité dans les émissions de CO2 et le changement climatique sur laquelle il n’est pas possible de faire l’impasse. Notre défense des salarié.es doit impérativement s’articuler avec l’exigence d’une reconversion écologique, de la production pour les besoins de transports collectifs et de transports non polluants, avec la dénonciation du mirage de la voiture électrique comme fausse solution. Ce sont là des perspectives pour lesquelles ça vaut le coup de se battre et pour lesquelles il est possible de tisser des alliances avec celleux qui se mobilisent pour le climat. Elles posent la question de l’expropriation des groupes et de leur socialisation, mais aussi celle de la réduction massive du temps de travail. Il y a d’autant plus urgence que l’automobile et l’industrie ne sont pas les seuls secteurs concernés.
Tous les secteurs sont touchés : la chimie (Vencorex, Michelin), l’aéronautique (Airbus), la distribution (Auchan), les services numériques (Visa) ou les suppressions d’emplois déguisés dans la tech (Ubisoft)... Et ce ne sont là que le nom de grands groupes mais à chaque fois il y a les répercussions sur les sous-traitants et les emplois induits au niveau local. Sans compter les suppressions d’emplois dans les services publics (fermeture de la centrale de Cordemais) découlant des restrictions budgétaires (suppressions de postes de fonctionnaires et externalisations des missions de services publiques dans des conditions dégradées pour les salariéEs et les usagerEs. Une campagne globale doit articuler le combat contre les licenciements, la réduction du temps de travail et la création massive de postes dans les services publics indispensables pour l’éducation, la santé, le soin en général…
Le déchaînement réactionnaire : attaques sexistes, LGBTIphobes
Partout la progression de l’extrême droite et des populistes s’accompagne d’atteintes aux droits fondamentaux des personnes LGBTQI et des femmes. C’est particulièrement le cas là où l’extrême droite gouverne comme en Hongrie ou en Italie mais également là où elle exerce son influence comme en Finlande, au Pays-Bas, en Slovaquie en participant à des gouvernements ou dans l’opposition comme Vox en Espagne, l’AFD en Allemagne ou le RN en France. Mais dans toute l’Europe on observe une recrudescence des violences envers les minorités sexuelles et de genre dans ce contexte de montée des nationalismes et des conservatismes qui se manifeste sous la forme d’un « backlash » et qui entre en résonance avec le déploiement de la sphère masculiniste sur les réseaux sociaux.
Depuis 2015, Viktor Orban est d’ailleurs l’instigateur des « sommets de la démographie » réunissant tous les chefs de file de l’extrême droite européenne et l’où on y partage les mesures les plus conservatrices et anti-féministes. Le retour de la guerre sur le continent européen, participe par ailleurs de ce climat viriliste avec un Poutine qui se pose en dernier rempart de la civilisation et de la culture et qui associe virilité et masculinité au fait de partir en guerre défendre sa patrie.
En France, le gouvernement Barnier n’est pas en reste. Selon le décret d’attribution des missions du ministre de l’Intérieur du 10 octobre, Retailleau devra désormais veiller à lutter contre les discriminations des personnes homosexuelles, transgenres ou intersexuées. Une nouvelle offensive réactionnaire d’un gouvernement qui compte huit ministres dont le logiciel en matière de discrimination est celui de la Manif pour tous, opposés à toutes les avancées législatives majeures comme le mariage pour tous, l’accès à la PMA pour les couples de femmes et les femmes célibataires, au nom d’une idéologie surannée de la défense de la famille. Et, sans grande surprise, il y a une corrélation entre les discours LGBTIphobes et les agressions qui sont en constante augmentation, parce que ces discours permettent les passages à l’acte.
Les résistances
Dans ce contexte, des résistances existent même si elles restent trop faibles numériquement et politiquement.
Solidarité internationaliste
Les mobilisations en soutien au peuple palestinien peinent à s’élargir en raison autant de la criminalisation dont sont victimes les militantEs, de la faible participation des organisations du mouvement ouvrier et du désespoir au regard de la situation sur place. L’ouverture d’un nouveau front par Israël au Liban n’a pas conduit à ce stade à un sursaut de la mobilisation. Le travail doit continuer pour construire des cadres unitaires, agissant, notamment les cartels unitaires, Urgence Palestine, BDS et les diverses autres organisations. Nous devons, en lien avec ces cadres, réfléchir aux moyens de relancer des mobilisations de solidarité concrètes. Il s’agit d’une activité prioritaire pour l’organisation.
L’Ukraine a été largement éclipsée et les soutiens restent faibles d’autant que la gauche est très divisée sur la question. Cependant, l’élection de Trump et son discours de compromis avec Poutine doit être l’occasion pour nous d’expliquer que, plus que jamais, la victoire de l’Ukraine peut venir d’en bas, d’une mobilisation populaire, internationale, indépendante des puissances impérialistes.
Enfin, la solidarité avec les peuples de Kanaky, Mayotte, Martinique doit se poursuivre, en particulier la mobilisation de solidarité avec les prisonniers déportés en métropole.
Plus globalement, nous cherchons à construire et faire converger les préoccupations et campagnes de solidarité internationale, anticolonialistes, pour les droits des peuples à résister et à s’émanciper de manière non-armée et/ou armée, pour garantir leur survie, leurs droits démocratiques et leur autodétermination contre les impérialismes dominants mais aussi contre les puissances régionales, sans les mettre en concurrence et tout en refusant la militarisation des sociétés et la hausse vertigineuse des budgets militaires : avec les PalestinienNes, UkrainienNEs, Kurdes, Saharaouis, Birman.es, Kanak, etc.
Antiracisme
Les dernières élections ont provoqué des discussions importantes dans les organisations sur la place du racisme. Mais cela ne produit pas, à ce stade, d’action des organisations du mouvement ouvrier : ni campagnes internes dans les syndicats, ni campagnes offensives pour les migrantEs ou en soutien des grèves de sans-papiers. Les mobilisations des premierEs concernéEs, migrantEs, travailleurSEs sans papiers, populations des quartiers populaires devenus ghettos par les attaques contre les services publics, restent également limitées. Pour notre part, nous considérons que ce sont ces mobilisations qui sont les mieux à même de modifier les rapports de forces politiques sur cette question.
Cela n’élimine pas la responsabilité des organisations du mouvement ouvrier, y compris nous, de débattre, polémiquer, pour une orientation antiraciste intransigeante. En effet, le racisme est un élément clé du capitalisme en crise, et il ne peut pas y avoir de reconstruction de la conscience de classe sans combat antiraciste résolu, il ne peut y avoir de prolétariat victorieux, dans un pays comme la France, sans que les personnes racisées y prennent une place déterminante.
Féminisme
La mobilisation du 25 novembre est rendue difficile cette année en particulier par l’absence de direction légitime et unifiante pour le mouvement féministe. Malgré tout, de nombreuses mobilisations impulsées par différents cadres auront lieu entre le samedi 23 novembre et le lundi 25. Dans tous les cas nous travaillons pour que les différentes initiatives ne soient pas en concurrence mais au contraire nous tentons de faire discuter et coordonner les différents cadres. Cette mobilisation est d’autant plus importante qu’elle a lieu dans le contexte du procès des viols de Mazan qui marque une nouvelle étape dans la prise de conscience collective. Ce procès a un retentissement international et des mobilisations ont déjà eu lieu dans plusieurs villes en soutien à Gisèle Pelicot. Nous sommes favorables à l’organisation d’une mobilisation nationale dans la région à l’occasion de ce procès, des discussions sont actuellement en cours à ce sujet.
Par ailleurs, nous intégrons la dimension féministe à la bataille qui s’engage contre les licenciements et les suppressions de postes notamment parce l’emploi public, directement menacé par le budget d’austérité, est majoritairement féminin.
Syndicalisme
Après le sursaut de l’été, où les syndicats ont pris en charge la dimension politique du combat de classe, le mouvement syndical se replie sur un terrain économiste, avec de grosses difficultés de mobilisation face à la guerre éclair du gouvernement. Alors que le 18 octobre Sophie Binet annonçait que la CGT recense 184 plans de licenciements qui pourraient impacter au moins 100 000 salariéEs, il n’y a, à ce jour, pas de véritables discussions engagées pour prendre le sujet à bras-le-corps dans les organisations syndicales. Après le 1er octobre, la journée du Mondial de l’auto le 17 octobre, la mobilisation le 29 octobre dans la santé, les luttes actuelles contre les licenciements restent émiettées mais la concomitance des batailles engagées permet d’envisager des convergences.
Les annonces budgétaires (budget de l’État comme projet PLFSS) ont pour le moment un effet blast dans un secteur comme l’Éducation nationale (qui paie le plus lourd tribut et qui pourrait être moteur de la résistance) : suppressions de postes alors que les conditions de travail sont profondément dégradées, projet de passer à 3 jours de carence et baisse de 10 % de revenus en cas de congés maladie, diminution des ressources des collectivités locales qui gèrent le bâti et les personnels non enseignants…
Des luttes de longue durée dans la santé se sont déclarées, comme à l’hôpital Beaujon à Clichy (92). Le collectif le Tour de France de la santé continue de mobiliser contre le projet de budget de la Sécurité sociale, qui poursuit le démantèlement.
Nouveau Front populaire
Il y a un véritable enjeu à faire exister le NFP comme cadre de front unique permettant d’intervenir politiquement pour construire les résistances. Par en haut, les menaces sur la pérennité du cadre sont nombreuses : électoralisme, course aux municipales et à 2027, et désaccords politiques… On retrouve les mêmes difficultés dans les comités de base, notamment quand ils reposent sur un travail unitaire récent. Les situations diffèrent selon les villes et les rapports de forces. Parfois, certaines organisations ont clairement une hostilité à construire des assemblées populaires à la base. Le NPA continue de mener cette bataille, par en bas, de participer, voire d’impulser ces cadres locaux qui permettent de réunir des équipes de militantEs mais aussi des salariéEs, des jeunes non-encartéEs et pas décidé.es à choisir entre les organisations telles qu’elles existent. Sans renoncer à interpeller les composantes politiques nationales sur l’enjeu de prendre nos responsabilités pour mener le combat contre la politique du gouvernement et contre l’extrême droite, en particulier hors des cadres parlementaires.
Nous interpellons les organisations du mouvement ouvrier pour des campagnes communes de défense du programme du NFP et contre la politique du gouvernement et le budget d’austérité qu’il ne manquera pas de défendre jusqu’au bout. Son avenir en dépend, et si le pouvoir est mis en difficulté par la gauche, notamment par en bas, cela ouvrira la possibilité d’une nouvelle crise politique qui posera de nouveau la question de qui dirige la société.
Sur la séquence de mobilisation pour la défense de l’emploi
Une séquence d’affrontement importante est ouverte : d’une part les attaques gouvernementales avec le vote du budget, la finalisation du transfert de secteurs non marchands vers le secteur privé (EN, santé, etc…), les attaques des services publics, le vote du budget de la sécurité sociale… et d’autre part avec les plans de licenciements dans le privé et les suppressions d’emplois dans le public.
Une série d’échéances sont d’ores et déjà dans le calendrier :
• le 18 novembre : appel à la mobilisation du monde agricole ;
• le 19 novembre : début de l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) au Sénat ;
• 21 novembre : grève de 24h à la SNCF ;
• 5 décembre : mobilisation dans la fonction publique, grève de certains secteurs ;
• 11 décembre appel à la grève avec possible reconduction dans la SNCF ;
• 12 décembre : appel à la mobilisation, à des débrayages et à la grève de la CGT pour l’industrie et l’emploi
Il y a un enjeu pour toutes les équipes militantes de construire ces mobilisations dans les secteurs où nous intervenons et de construire les cadres d’auto-organisations qui permettront d’ancrer la mobilisation dans la durée, seule possibilité de gagner contre un gouvernement complètement radicalisé et un patronat qui ne lâchera pas ses profits. Dans la Fonction publique, il y aura un enjeu tout particulier à rebondir la semaine suivant le 5 et rejoindre les mobilisations du rail et du privé.
À ces dates s’ajoutent les mobilisations écologiques dans un certain nombre d’endroits et la mobilisation féministe du 23/25 novembre contre les violences faites aux femmes.
Le NPA doit jouer son rôle pour organiser l’affrontement avec le gouvernement et le patronat.
D’une part nous participons à la construction des luttes qui existent et y apportons notre soutien autant que possible. Notamment nos porte-parole sont mis à contribution :
• Philippe Poutou sera à Vencorex en Isère lundi 18 novembre ;
• Olivier Besancenot sera à Michelin Cholet mercredi 20 novembre ;
• Pauline Salingue s’exprimera via nos réseaux sociaux contre les licenciements notamment à Airbus et pour construire la grève de la Fonction Publique du 5/12 ;
• Voir avec les camarades de l’Allier pour que Christine Poupin tienne une réunion publique contre le projet de mine de lithium en intégrant la question sociale centrale dans le bassin
Nationalement, nous nous sommes adressés aux forces parties prenantes du soutien au NFP en juin dernier. Nous proposons une date de réunion d’ici 10 jours. Nous faisons la publicité de cette initiative pour la pousser via notre presse, un communiqué et les interventions de nos portes paroles dans les prochains jours. Localement, et principalement là où des plans de licenciements ont lieu, les comités du NPA déclinent cette politique unitaire et s’adressent aux forces politiques du NFP et de gauche.
Notre objectif est la construction d’un front large social et politique contre la politique du gouvernement et du patronat, car nous estimons qu’il existe dans les semaines à venir la possibilité d’une explosion sociale, de la convergence des colères et des luttes.
Dans ce contexte, nous développons nos propres réponses politiques correspondant à notre projet écosocialiste : l’interdiction des licenciements, la défense de la protection sociale et des services publics, la reconversion de secteurs industriels, la réduction du temps de travail, etc… Nous sortons, affiches, tracts et autocollants correspondants. La Réunion nationale des comités se tiendra le week-end des 7 et 8 décembre, en pleine séquence sociale forte de potentiel. Elle sera l’occasion de discuter du bilan du 5 décembre et de ses suites, de mobiliser les comités et les secteurs d’intervention pour construire le touTEs ensemble qui permettra de gagner sur nos revendications et plus largement relancer un cycle de combat social contre le gouvernement et les patrons.
Avancer sur les possibilités de regroupement
Depuis le dernier CPN de septembre, les discussions avec les forces à la gauche de LFI n’ont pas permis d’avancées significatives.
Nous écrivions en septembre : « Le moment politique rend nécessaire de prendre des initiatives pour ce regroupement, dans les semaines et les mois qui viennent. Concrètement, “On construit l’Alternative”, malgré ses limites, est un point d’appui car elle se fixe cet objectif et offre un cadre pour ce débat dans les milieux militants. Mais ces contours doivent évoluer, en particulier parce que nous ne pouvons renvoyer dos-à-dos la gauche antilibérale de la FI et la gauche de gestion que représentent, à leur manière, le PS, EELV et le PCF. Nos discussions avec la Gauche écosocialiste (GES) et Rejoignons-nous sont le socle pour relancer et réorienter ce processus. Nous devons aussi continuer les discussions avec l’UCL.
Des tests doivent avoir lieu rapidement, sur la base de points concrets : le rapport à la gauche (nous sommes pour l’unité mais nous voulons renforcer le pôle antilibéral à l’intérieur), l’indépendance par rapport aux institutions, qui va en particulier constituer une donnée importante des futures élections municipales, l’importance des oppressions, en particulier du racisme dans la période actuelle d’offensive violente de la classe dominante, l’internationalisme. Il faut également confronter pour rapprocher nos socles stratégiques communs et nos visions du processus révolutionnaire. »
L’urgence d’un nouveau regroupement, unitaire et révolutionnaire, ne se dément pas : la nécessité d’une force large, combative, unitaire est chaque jour plus urgente, quand on voit l’atonie de la gauche et le fait que c’est l’extrême droite qui reste à l’offensive.
Avec l’UCL et Ensemble !, pour l’instant les discussions avancent peu.
Ensemble et la GES sont fortement divisées par les initiatives prises autour de L’Après, leurs discussions internes se poursuivent, mais, de fait, des trajectoires opposées sont en cours. La convergence autour de L’Après semble en difficulté du fait de sa forte hétérogénéité, entre le pôle intégré aux institutions (Génération·s) ou y aspirant (L’Après), sans parler de l’influence de Ruffin, depuis l’extérieur.
Nous devons accentuer les discussions avec Ensemble et GES pour convaincre de notre Construire l’Alternative. Dans ce cadre, des avancées et clarifications sont en cours qui se traduisent dans un travail d’élaboration d’un Manifeste, la rupture de fait avec la partie d’Ensemble ! impliquée dans l’Après, des convergences très importantes avec des camarades de Rejoignons-nous.
Les discussions doivent donc se poursuivre pour enrichir les compréhensions mutuelles et permettre des actions communes utiles pour construire les résistances dans la période de voir s’il est possible à terme de « rapprocher nos socles stratégiques communs et nos visions du processus révolutionnaire ». Mettre en place un cadre anticapitaliste de rupture qui réfléchisse collectivement et cherche à se coordonner pour intervenir est une première étape, pratique.
Intervenir dans les collectifs du NFP mais aussi pour prendre des initiatives politiques sur les questions où le NFP a tendance à bégayer : les luttes des salariéEs, la lutte contre l’extrême droite, la solidarité avec les peuples en résistance contre la colonisation sous toutes ses formes, la solidarité avec les réfugiéEs et la défense inconditionnelle de la liberté de circulation, la solidarité contre les agressions visant les personnes raciséEs.
Se construire, construire le NPA
Deux ans après la séparation avec ce qui est devenu le NPA-R, nous arrivons au bout d’un processus au cours duquel notre influence ne s’est pas démentie. Même si nous restons peu nombreux, nous avons recruté de nouveaux camarades, renoué avec des cycles de formations. Il nous reste à organiser l’intégration des nouvelles et nouveaux à l’activité, aux campagnes de l’organisation et au travail de masse. Se construire n’est pas une fin en soi, on se construit sur une orientation politique et la défense d’un projet de société. Plusieurs échéances internes vont contribuer à renforcer notre collectif.
RNC-Congrès et rapport à la IVe Internationale
Le 6e congrès va constituer un temps fort de notre organisation. C’est redonner un nouveau souffle à notre un projet, approfondir le débat d’orientation, repenser la stratégie des révolutionnaires, discuter de l’outil dont nous avons besoin dans la période. C’est aussi l’opportunité de former de nombreuxSEs militantEs qui n’ont jamais connu de réels débats hors des batailles de fractions pour un congrès qui se veut tourné vers l’extérieur, en lien avec les recompositions politiques en cours.
La Réunion nationale des comités qui se déroule le 7 et 8 décembre constitue une étape essentielle dans la préparation du congrès. Le dernier CPN a acté l’ordre du jour qui s’articulera autour des propositions de thèmes remontées des comités dans un processus engagé il y a plus de six mois : l’intervention sur les lieux de travail, l’antiracisme, le fonctionnement. Mais également la discussion autour de la question de l’intégration de notre organisation à la IVe internationale pour laquelle nous avons décidé au dernier CPN que la RNC produirait un avis afin d’interroger le congrès de la IVe de 2025 sur une éventuelle adhésion, qui ne pourra être validée que par le prochain congrès du NPA. Les débats amorcés dans le cadre de la RNC feront l’objet d’un compte-rendu et ont vocation à enrichir l’élaboration de la résolution politique du congrès.
Souscription
La machine démarre enfin ! Sur le terrain public, l’appel des personnalités a été publié (site du parti et blog Médiapart, Twitter et Instagram et hebdo) mais aussi partagé par nos soutiens (Edwy Plenel, Ersilia Soudais). Notre nous avons mis en ligne un nouveau site de don plus ergonomique et convivial.
Le film Rouge, la couleur qui annonce le journal a obtenu un visa d’exploitation pour des projections dans des cinémas. Il est aussi disponible pour des projections informelles.
Bref, nous sommes parés et il faut désormais faire le plus dur : mobiliser le parti et son milieu pour récolter les 700 000 euros restant d’ici le 31 décembre. Nous savons que les mois de novembre et décembre seront plus rémunérateurs. La semaine comprise entre Noël et le jour de l’An est le moment clé où la grande majorité des dons se réalisent. Il faudra sans doute prolonger un peu notre souscription. Cette solution n’est pas une panacée. D’abord car les gens donnent beaucoup moins une fois les fêtes passées. Ensuite parce qu’une campagne qui dure trop longtemps... n’en n’est plus une. Mais il faudra prolonger notre appel aux dons jusqu’en février-mars 2025.
En conclusion
Alors que nous assistons à un approfondissement drastique de la crise politique et sociale, les responsabilités du mouvement ouvrier organisé sont immenses. S’il n’est pas capable de construire la contre-offensive face la violence sociale et économique que le gouvernement Barnier est en train de mettre en branle, c’est le RN qui sortira grand vainqueur des multiples affrontements à venir.
Notre parti doit appuyer et renforcer les luttes (contre les licenciements, dans la fonction publique, à la SNCF…) partout où il le peut. Nous participerons aussi aux mouvements écologiques contre les grands projets inutiles et pour la défense des terres agricoles ou contre l’accord UE-Mercosur.
Dans les organisations syndicales, nos camarades poussent pour unifier les cadres de luttes (intersyndicales) mais aussi les luttes elle-même. Ainsi, nous menons la bataille dans nos syndicats pour impulser de nouvelles dates communes, ainsi que des modalités de luttes pour l’ensemble des secteurs en lutte. Et bien sûr, nous essayons de pousser à leur auto-organisation et à leur radicalisation (sortir des grèves carrées, pour étendre les jours de grèves).
Enfin, notre objectif reste le dépassement de la division du travail entre forces politiques et sociales, pour construire le front politique et social qui peut permettre de gagner.
Nous continuons à défendre le NFP, son programme, l’alliance entre partis, syndicats et associations. Nous poussons les forces dans et autour du NFP à rentrer dans l’action extra-parlementaire.
Pour préparer les mobilisations à venir, nous menons une politique de front unique ouvrier de la base au sommet, en réactivant le NFP, là où ça a du sens, ou bien en proposant/initiant des cadres unitaires regroupant parti, syndicats, associations. Notre objectif est de construire honnêtement, pied-à-pied, les mobilisations de la séquence qui s’ouvre pour tenter de les faire converger et aller vers un mouvement d’ensemble contre le gouvernement et le système capitaliste.