Une délégation du NPA a participé, avec 1400 militants du mouvement international de solidarité avec la Palestine, à la marche pour briser l’embargo imposé sur la bande de Gaza. Les délégations étrangères sont reparties après avoir passé six jours au Caire, où elles ont essayé par tous les moyens d’arriver au point de passage de Rahaf, pour participer avec le peuple palestinien à une marche de solidarité contre l’embargo israélien. Mais les autorités égyptiennes leur ont interdit de s’y rendre.
Un correspondant du site du FPLP a rencontré Marc Prunier, membre du comité politique national et de la commission internationale. Il nous a raconté cette expérience et a souhaité par la même occasion transmettre un message de solidarité au peuple palestinien et aux camarades du FPLP.
FPLP: Pouvez-vous nous expliquer ce que vous comptiez faire à Gaza ?
M.P.: L’idée était qu’un groupe de militants occidentaux rentre dans la bande de Gaza et organise avec les forces politiques et les associations palestiniennes une marche pour condamner l’embargo imposé sur la bande de Gaza par l’occupant israélien avec la complicité flagrante des états occidentaux.
Pour ce faire, mille quatre cent militants originaires de quarante deux pays différents, groupes et individus, se sont rendu au Caire. Le NPA a participé à cette action en envoyant une délégation composée de quinze camarades parmi lesquels une camarade du comité exécutif, deux membres du comité politique national, ainsi que des camarades représentant différentes sections régionales du NPA en France. Notre objectif, en plus de notre participation à la marche était de rencontrer des membres du bureau politique du Fplp, et nous l’avons demandé officiellement au Fplp. Cette rencontre devait nous permettre de développer les relations entre les deux partis, dans le cadre de notre lutte commune pour la réalisation de la justice pour le peuple palestinien et de la lutte internationale contre les forces impérialistes et capitalistes.
FPLP: Que vous est-il arrivé en Egypte?
MP: Les autorités égyptiennes ont refusé de laisser rentrer les militants occidentaux à Gaza, et ont interdit aux agences de transport, avec lesquelles nous avions passé un accord, de nous fournir les bus pour nous rendre à Rafah.
Devant ce refus égyptien, les délégations ont suivit des stratégies différentes, œuvrant à un seul et même but: le succès de cette marche contre l’embargo imposé par Israël avec la complicité des états occidentaux. Dans ce contexte, un des groupes d’internationaux, a négocié avec les autorités égyptiennes. Ces négociations n’ont pas abouti. Un autre groupe a tenté, en vain, de se rendre discrètement à Gaza.
Je faisais parti d’un groupe de trois cent personnes qui décida de faire un sit-in devant l’ambassade de France et d’y rester jusqu’à ce que nous puissions prendre les bus et nous rendre à Gaza. La réaction des autorités égyptiennes ne se fit pas attendre, nous nous sommes retrouvés encerclés par des dizaines de policiers, sur le trottoir faisant face à l’ambassade de France.
Au cours des six jours passés encerclés par les forces de sécurité, nous avons nommé le trottoir où nous nous trouvions « la bande de Giza», car l’ambassade de France se situe à dans le quartier de Giza, en référence à la bande de Gaza.
Nous avons passé six jours sur le trottoir, et nous y avons également dormi. Nous avons manifesté notre solidarité avec le peuple palestinien, par des slogans, des chants, et je voudrai souligner le fait que le peuple égyptien a fait de même : les piétons répétaient les slogans, les conducteurs klaxonnaient, levaient les mains. Nous avons organisé, bien qu’encerclés par les forces de sécurité, plus d’une action symbolique: des manifestations devant le syndicat des journalistes, sur la corniche du Nil, devant le bureau des nations unies, l’ambassade israélienne, et nous avons accroché le drapeau palestinien sur le sommet de la pyramide de Giza.
Pour conclure, je voudrai dire au peuple palestinien qui résiste et à nos camardes du Fplp, que la résistance en Palestine à l’occupation depuis des dizaines d’années, nous a appris, que nous nous ne soumettrons pas, quels que soient les obstacles. Au mois d’avril dernier, nous avons essayé, avec une délégation du NPA à la tête de laquelle se trouvait Olivier Besancenot (le porte parole du NPA et candidat aux élections présidentielles) de renter dans la bande de Gaza. Les forces d’occupation nous ont refusé l’entrée. Et maintenant, nous essayons à nouveau, avec des militants des quatre coins du monde, mais malheureusement, les autorités égyptiennes nous refusent aussi l’entrée. Mais cela n’entame en rien notre détermination. Notre parti va envoyer une autre délégation conduite par Olivier Besancenot dans la bande de Gaza. Le jour viendra où nous entrerons en Palestine, dans un état libre et indépendant.
Le 5 janvier 2010.