Le gouvernement table sur la période des fêtes pour faire passer sa réforme en force, malgré le fait que la majorité de la population soutient la grève et s’oppose à la casse des retraites. Mais le mouvement tient, malgré la grande difficulté représentée par cette période, pour rebondir après les fêtes.
Le gouvernement ne dépose par les armes
Le gouvernement aura tout tenté. Il aura menti effrontément en essayant de faire croire que les femmes gagneraient à sa réforme alors que le calcul des pensions sur l’ensemble de la carrière la réduira mécaniquement et drastiquement. Il aura tenté d’associer les syndicats les plus conciliants. Mais cela a échoué, car il tient absolument à faire passer l’âge de départ à 64 ans pour faire chuter les montants de nos retraites. Il ne s’agit pas d’équilibrer les caisses, qui ne sont actuellement pas déficitaires. Il s’agit de faire baisser les pensions et de montrer que ce sont le patronat et le gouvernement qui décident.
Il ajoute enfin la répression, en empêchant les grévistes de la RATP de bloquer la sortie des bus, qui fonctionnent en bonne partie par l’utilisation des cadres et des salariéEs en situation de précarité.
La lutte se construit, dans les transports et dans la mobilisation interprofessionnelle
Mais le mouvement tient. Les chiffres de grévistes vont mécaniquement baisser en raison des congés posés avant la grève, mais les trains ne roulent pas plus, malgré les promesses fantaisistes du gouvernement et de la direction de la SNCF. Des cadres refusent maintenant de remplacer les grévistes, la direction voulant leur imposer de travailler à la place de leurs congés.
Les raffineries commencent à entrer dans le mouvement, les salariéEs de l’énergie également.
De nombreux militantEs du mouvement continuent à agir pendant les vacances, notamment des enseignantEs, pour animer le mouvement, convaincre de nouvelles personnes d’entrer dans la lutte, faire fonctionner et connaître les caisses de grève. C’est un enjeu fondamental de cette période : remplir les caisses de grève pour que les salariéEs des transports tiennent pendant les deux semaines, préparer le début de l’année pour gagner.
Tou·te·s se mobiliser pour gagner et les dégager
De nouvelles manifestations sont prévues le 28 décembre, puis le 9 janvier. À ce moment, si le mouvement a tenu, la période la plus difficile sera passée. Il s’agira alors d’embrayer, de reconstruire rapidement une grève majoritaire dans l’éducation et les transports, d’étendre à toute la fonction publique et au privé. Comme pendant la mobilisation contre le CPE en 2006, la force des grévistes pourrait bien s'amplifier avec la nouvelle année. Et les mauvais jours commenceront pour Macron. Le remplacement de Delevoye, au sujet duquel il est démontré que tout le monde était au courant des cumuls de fonctions, jusqu’au sommet de l’État, par un ex-DRH de choc de chez Auchan ne réduira pas notre colère. Les cumuls de fonction, comme le passage de dirigeants du privé aux couloirs des ministères, montrent la collusion complète entre le gouvernement et le patronat, en particulier des assurances privées. Comme Delevoye, comme son rapport qui attaque les retraites, tous les responsables, y compris Macron, doivent dégager.