Après des jours de silence et de passivité, Macron a fini par prendre la parole. Le danger est réel de milliers de morts, d’une totale saturation des hôpitaux, et d’une crise économique terrible pour les classes populaires.
Malheureusement, si Macron a tenté de faire croire à un changement de cap, les mesures annoncées restent floues et insuffisantes.
Des mesures évidentes
Après avoir salué le travail des personnels de santé (sans pour autant améliorer leurs conditions d’exercice...) et rappelé quelques mesures de précaution essentielles, Macron a annoncé des mesures exceptionnelles, dont la fermeture de tous les établissements scolaires à partir de lundi. Une mesure qui aurait déjà dû être prise depuis dix jours.
Le gouvernement n’est pas à la hauteur, mettant en danger des centaines de milliers de personnes afin de maintenir la marche de l’économie à tout prix.
Et des mesures taillées pour le patronat
Le gouvernement va particulièrement soigner « les entreprises », avec le report des cotisations et l’ouverture de larges possibilités de chômage partiel… mais sans compensation intégrale du salaire. Il a valorisé la responsabilité individuelle… pour mieux exonérer l’État et les entreprises de leurs responsabilités.
Imposons es mesures d’urgence
- Arrêt de toute production non indispensable à la vie quotidienne, mais avec interdiction des licenciements et paiement intégral du chômage partiel, y compris pour les contractuels et intérimaires ; arrêt des dispositifs de surveillance menaçant les allocations chômage ;
- Distribution massive de moyens médicaux (masques, gel antibactériens…), augmentation des budgets hospitaliers, afin de rouvrir tous les services ;
- Droit de retrait inconditionnel pour les salariéEs ; maintien du salaire et sans décompte des jours de congés en cas d’absence liée à la maladie ou à la garde d’enfant ;
- Arrêt des travaux parlementaires, notamment sur la réforme des retraites ; retrait de la réforme sur l’assurance-chômage ; arrêt de tous les cadeaux aux grandes entreprises et à leurs actionnaires…
Un système globalement en crise
Les principales places financières ont connu une chute historique, annonciatrice d’une crise économique terrible. Le Coronavirus est l’élément déclencheur d’une crise qui devait éclater à un moment où à un autre.
En effet, cela faut plusieurs mois que l’endettement des grandes puissances, des grandes entreprises mais aussi des ménages augmente très fortement. La production, dans de nombreux pays, a fortement ralenti.
Comme au moment de la crise de 2008, les gouvernements n’ont qu’une idée en tête : aider les banques et les grandes entreprises, en leur versant des centaines de milliards d’euros, pris aux travailleurs/ses.
Les attaques contre les retraites, l’assurance chômage, mais aussi contre les services publics ont donc pour objectif de faire passer des milliards de nos poches à celles du grand patronat. Le capitalisme est la cause de cette crise, les capitalistes n’en seront pas la solution !
Nos vies valent plus que leurs profits
Nous n’avons plus le choix : il nous faut soit subir de nouvelles attaques, terribles contre les droits de l’ensemble des classes populaires, soit réagir, imposer un rapport de forces.
Dans tous les lieux de travail, il nous faut discuter de comment imposer des solutions à la crise sanitaire, économique et sociale. Des solutions qui répondent à nos besoins, pas à ceux des capitalistes, comme le retrait de la réforme des retraites ; l’embauche d’un million de personnes dans les services publics, notamment les hôpitaux ; le partage du temps de travail sans perte de salaire pour éradiquer le chômage ; la réquisition des banques et l’annulation de la dette publique et des dettes des ménages.
Vendredi 13 mars 2020