Publié le Mardi 27 novembre 2012 à 17h13.

Accusé d'avoir espionné Besancenot, le patron de Taser France au tribunal (AFP)

PARIS, 27 nov 2012 (AFP) - Le patron de Taser France et neuf autresprévenus comparaissent à partir de jeudi devant le tribunal correctionnel deParis pour l'espionnage présumé de l'ancien porte-parole du Nouveau partianticapitaliste (NPA) Olivier Besancenot.   M. Di Zazzo, directeur de SMP Technologies, est soupçonné d'avoir faitespionner en 2007 et 2008 l'ancien dirigeant trotskiste, avec lequel il a étéen conflit ouvert. M. Besancenot avait notamment affirmé que le Taser avaitprovoqué des morts aux Etats-Unis.   M. Di Zazzo est poursuivi pour complicité de "violation du secretprofessionnel", d'"accès frauduleux à un système de traitement automatisé dedonnées" et de "détournement de finalités de données".   Selon l'accusation, le patron de SMP Technologies apparaît comme le"véritable donneur d'ordres" et, "afin de tout connaître de la situationpersonnelle et financière de son adversaire, M. Di Zazzo a sollicité lecabinet Dussaucy-Batana afin qu'ils obtiennent" des informationsconfidentielles.   Un compte rendu détaillé des filatures et surveillances dont ont étél'objet M. Besancenot et son proche entourage, entre octobre 2007 et janvier2008, avait notamment été saisi au siège de SMP Technologies, dans le XVIearrondissement de Paris.   M. Di Zazzo assure avoir simplement demandé à un détective privéd'effectuer un relevé cadastral pour obtenir l'adresse de M. Besancenot afinde l'assigner en diffamation. Il affirme que c'est de sa propre initiative quele cabinet Dussaucy-Batana a effectué un certain nombre d'investigations.   "Officines privées"   Pour son avocat, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, on "fait porter" àAntoine Di Zazzo "un chapeau beaucoup trop large pour lui".   Mais selon le conseil du détective Gérard Dussaucy, M. Di Zazzo n'avait pasbesoin d'engager son client pour un simple relevé de cadastre. Selon MeJean-Pierre Cahen, il avait bien été demandé à M. Dussaucy d'enquêter sur la"surface financière" d'Olivier Besancenot. Et ce pour évaluer le montant desdommages et intérêts qu'il pourrait prétendre lui demander dans le cadre duprocès en diffamation, dans lequel le patron de Taser France avait finalementété débouté.   Pour Olivier Besancenot et son avocat, Me Antoine Comte, l'affaire met enlumière les problèmes de confidentialité des fichiers de la police censés êtreprotégés.   L'ex porte-parole du NPA attend des "explications et des condamnations à lahauteur de cette forme d'intimidation qu'est l'espionage", affirmant que sacompagne, ses enfants, sa famille ont été suivis. "Tout le monde se renvoie laballe" dans cette affaire, ajoute-t-il.   Il souhaite, au-delà de l'affaire jugée par le tribunal, un "débat public"sur ces questions et une commission d'enquête, soulignant l'opacité de ces"officines privées". Il souhaite également un "moratoire" et un débat sur lepistolet à impulsions électriques.   Deux autres détectives sont également poursuivis, tout comme un agent desdouanes, un agent des impôts, deux policiers et un responsable bancaire, quiont été sollicités pour fournir ces données confidentielles.   Les débats doivent se dérouler jusqu'au 7 décembre devant la 17e chambre dutribunal correctionnel, qui devrait mettre sa décision en délibéré à plusieurssemaines.

 Par Sylvain PEUCHMAURD