Publié le Mardi 10 juillet 2012 à 12h23.

Besancenot perd ses troupe (JDD)

 

 

le 8 juillet 2012

Le Nouveau Parti anticapitaliste s’enfonce un peu plus dans la crise. Une partie de ses membres préfère le Front de gauche.

Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) est en plein capotage. Les militants rassemblés en conférence nationale à la faculté de Nanterre, ce week-end, viennent mettre un terme aux dissensions qui le rongent en interne. Le courant unitaire, baptisé Gauche anticapitaliste (GA), doit entériner un accord passé avec le PCF et le Parti de gauche le 27 juin. Une partie des ex-amis d’Olivier Besancenot (Pierre-François Grond, Myriam Martin ou Hélène Adam) ont déjà claqué la porte en appelant à voter pour Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle.

Emboîtant le pas à ces cadres historiques du parti, pas moins de 20 % des votants risquent de partir. Une nouvelle saignée pour le NPA, dont le candidat à la présidentielle, Philippe Poutou, n’a enregistré que 1,15 % des voix. Des résultats qui privent le parti de subventions publiques pendant cinq ans. À son lancement, en 2009, l’organisation, qui ambitionnait de réunir "tous les anticapitalistes dans un parti de masse", revendiquait plus de 9.000 adhérents. Aujourd’hui, ils ne seraient plus que 3.000 à 4.000, selon les dirigeants. 

Logique "isolationniste" et "sectaire"

À l’heure du bilan de la campagne, les scissionnistes ont regretté la logique "isolationniste" et "sectaire" de la direction trotskiste. En clair : le refus du NPA de se rapprocher de Jean-Luc Mélenchon. Une divergence qui se traduit aujourd’hui par une nouvelle vague de départs au NPA. "Nous refusons l’ambiguïté, avec un PS qui mène une politique d’austérité", réplique Philippe Poutou.

Malgré l’hémorragie d’une partie des militants, l’ouvrier automobile veut "revenir en ne lâchant rien" face au gouvernement. Il espère relancer la machine NPA en participant à une mobilisation massive sur le terrain social avec, comme urgences, "la lutte contre les interdictions de licenciements et les fermetures d’usines". D’après lui, le NPA n’a pas atteint de point de non-retour. De nombreux militants sont dans l’attente. La suite se décidera à la rentrée.

Éléonore Sok-Halkovich