Par Mickaël Bosredon, publié par 20 minutes. SOCIAL Les syndicats ont mobilisé un peu plus de 200 salariés ce lundi pour un débrayage devant l'usine de Blanquefort, après l'annonce de l'industriel de se désinvestir du site...
- Le leader emblématique de la CGT de l'usine Ford de Blanquefort ne veut pas entendre parler d'une reprise.
- Les syndicats appellent à une journée usine morte sur le site vendredi prochain, jour de comité de suivi à la préfecture de la Gironde.
- La maire de la ville Véronique Ferreira veut lancer une campagne numérique pour atteindre à l'e-réputation de Ford.
Il est remonté comme jamais. Philippe Poutou, syndicaliste CGT et ex-candidat à la présidentielle sous les couleurs du NPA, a retrouvé sa verve après l'annonce de Ford de ne plus investir après 2019 dans son usine emblématique de Blanquefort (Gironde), près de Bordeaux, qui emploie 910 salariés.
Le syndicaliste et ancien candidat à la présidentielle Philippe #Poutou mobilisé pour son usine #Ford de #Blanquefort pic.twitter.com/ofVHHcuH8C
— mibosredon (@mibosredon) 5 mars 2018
Et la révélation au cours du week-end d'un éventuel repreneur allemand ne satisfait pas du tout le syndicaliste.
« Dans l’usine ça discute sérieusement »
Le syndicaliste n’a pas la mémoire courte, et se souvient qu’il y a quelques années la question d’un repreneur avait déjà été mise sur la table. « On a l'expérience de HZ en 2008, qui était un repreneur complètement bidon qu’on nous avait proposé avant que Ford ne revienne. On peut discuter d’autres exemples, comme GM & S, où on a proposé un repreneur alors qu’il n’y a aucun espoir que ça survive. C’est un piège la reprise. C’est faire croire qu’on peut limiter la casse… Et pour une usine comme la nôtre, ce n’est pas crédible un repreneur. Soit il y a un vrai projet et on le met sur la table, soit on veut nous piéger et on a toutes les raisons de refuser ça. »
Reste la question de la mobilisation des salariés. Ils étaient plus nombreux ce lundi que la semaine dernière.
Débrayage devant l’usine #Ford de#Blanquefort après l’annonce de l’industriel de se désengager du site en 2019 pic.twitter.com/xyMuMg7GEH
— mibosredon (@mibosredon) 5 mars 2018
C’est donc bon signe pour les syndicats qui revendiquent l’unité. Mais le fatalisme se ressent tout de même chez certains encore. « Dans l’usine ça discute sérieusement, assure Philippe Poutou. On verra bien dans les semaines qui viennent comment la mobilisation va se reconstruire. Mais il ne faut pas gâcher la chance de sauver cette usine-là. Il faut qu’on y arrive. »
« Mettre une pression numérique sur Ford »
A l’occasion d’un nouveau comité de suivi ce vendredi, les syndicats demandent une grosse journée de mobilisation, et appellent à une journée usine morte. Ils souhaitent une autre journée d’action le 15 mars, à l’occasion de la venue de la direction de Ford Europe sur le site de Blanquefort.
Les syndicats mobilisés chez #Ford à #Blanquefort pour que l’industriel reste sur le site girondin pic.twitter.com/VI8WowT8U1
— mibosredon (@mibosredon) 5 mars 2018
La maire de Blanquefort, Véronique Ferreira (PS), qui est allée à la rencontre des salariés ce lundi, demande de son côté de « mettre une pression numérique sur Ford » via les réseaux sociaux, et d’atteindre, « sans agressivité », à la e-réputation de l’industriel.