« Douze relaxes: la lutte continue mais nous sortons renforcés!» Une volée d’applaudissements salueOlivier Besancenot. Hier, la cour d’appel de Versailles a rendu son arrêt dans l’affaire qui a valu à plusieurs postiers de comparaître devant lajusticeaprès avoir «séquestré» plusieurs cadres de leur direction dans leurs bureaux à Nanterre, lors d’un mouvement social, en mai2010.
En première instance, quinze postiers, parmi lesquels Olivier Besancenot, avaient été condamnés à des amendes avec sursis. Hier, les magistrats ont finalement relaxé douze d’entre eux. Pour les trois autres, dont Gaël Quirante, le meneur, ils ont confirmé la peine: 1500€ d’amende avec sursis et 500€ de dommages et intérêts pour chacune des treize parties civiles. Les intéressés ont d’ores et déjà annoncé qu’ils allaient se pourvoir en cassation.
Quelques minutes avant l’audience, les avocats des parties civiles faisaient grise mine. «Je ne me fais aucune illusion, soupire MeBernard Dartevelle. De toute façon, ils vont bénéficier de l’impunité. On est venus pour rien.»
Dès le début d’après-midi, la tranquille rue Carnot avait pris des airs de piquet de grève. Une tente avait été installée devant le monument historique hébergeant la cour d’appel. Des drapeaux auxarmesde syndicats claquaient dans le vent. Des élus de gauche et des syndicalistes de tout le pays et de toutes les branches avaient fait le déplacement, alors que la loi sur l’amnistie des syndicalistes est discutée au Parlement. On apercevait MgrGaillot ou encore Xavier Mathieu, figure de proue des Conti. «Même si elle n’est pas complète, c’est une belle victoire», martèle-t-il.
Micro à la main, Gaël Quirante, le leader de la contestation dans le département, ne boude pas son plaisir même s’il est condamné: «Aujourd’hui, la Poste a pris une petite claque. Les salariés et les syndicalistes se retrouvent dans le box, et pas ceux qui suppriment des emplois ! Il faut arrêter cela.»