Samedi 13 avril au soir, l’Iran et certains de ses alliés ont lancé un bombardement d’envergure sur le sol israélien. Ainsi, une centaine de drones, 30 missiles de croisière, et une centaine de missiles balistiques ont été tirés depuis l’Iran, l’Irak, le Yémen et le Liban. Cette riposte iranienne a été conçue pour occasionner le moins de dégâts possible, en prévenant à l’avance l’ensemble des pays de la région, dont Israël, ainsi que les Etats-Unis. Mais depuis ce week-end, la communauté internationale retient son souffle car cette riposte d’envergure s’inscrit dans l’accélération d’une crise régionale aux conséquences planétaires.
Provocations israéliennes et riposte de l’Iran
Si cette riposte iranienne est impressionnante par son envergure, elle n’était pas inattendue, puisqu’elle répondait à une attaque inédite de l’Etat israélien. Le 1er avril dernier, des F-16 israéliens bombardaient le consulat iranien à Damas, faisant 12 morts, dont un des généraux iraniens les plus gradés. Cette attaque, qui a enfreint les principes élémentaires du droit international, constituait une escalade majeure pour entraîner l’Iran dans un engrenage d’attaques et de ripostes jusqu’à l’embrasement total.
Alors que les alliés d’Israël, dont la France, ont bloqué une résolution des Nations-Unies pour condamner l’attaque israélienne, le régime dictatorial iranien, qu’il faut aussi critiquer en particulier pour sa répression des droits démocratiques et des revendications féministes, cherche à garantir ses propres intérêts au Proche-Orient et garder un rapport de force stratégique vis-à-vis d’Israël. Pour cela, il avait donc besoin de riposter militairement pour faire une démonstration de force.
Israël enlisé à Gaza
En effet, le gouvernement Netanyahou est engagé dans une guerre génocidaire à Gaza qui a déjà fait près de 40 000 mort.es et détruit la majorité des infrastructures palestiniennes. Pourtant, au-delà de faire un carnage effroyable dans la population de Gaza, l’armée israélienne est incapable de remplir les objectifs de guerre qu’elle a annoncé. Elle n’a pas réussi à délivrer les otages israéliens, à tuer ou capturer les dirigeants du Hamas et éradiquer l’infrastructure militaire du Hamas et de la résistance palestinienne. Au contraire, la résistance palestinienne continue de monter des embuscades aussi surprenantes que désespérées dans l’ensemble de la bande de Gaza, montrant ainsi que l’armée israélienne ne contrôle toujours pas le territoire.
Le coût politique de cette guerre horrible pèse sur le gouvernement Netanyahou. Il fait face à un raidissement sans précédent de la communauté internationale, aux condamnations, pour l’instant orales, de ses alliés les plus proches comme les Etats-Unis, et sur la scène intérieure, à la réactivation d’un front anti-Netanyahou de plus en plus important.
L’Etat israélien entraîne l’ensemble de la région vers la guerre
Accroché à un régime fascisant et ultra-religieux, Benjamin Netanyahou n’a qu’une stratégie pour tenir le plus longtemps possible au pouvoir : la guerre. Et une guerre embrasant l’ensemble du Moyen-Orient, de manière à obliger les Etats-Unis à intervenir directement dans le conflit et changer radicalement les rapports de force dans la région, mais aussi sur la scène politique Israélienne. Les Etats-Unis s’y refusent pour l’instant, car ils savent bien que la communauté internationale est écartelée entre deux conflits majeurs, l’Ukraine d’une part et la Palestine de l’autre. Mais en attendant, nos Etats se militarisent et se préparent au retour de conflits de haute intensité entre grandes puissances.
Jusqu’à quand nos gouvernements vont-ils laisser l’Etat israélien mener une guerre génocidaire à Gaza et mettre le feu au Moyen-Orient ? La seule sortie de crise possible, c’est d’imposer le cessez-le-feu à Gaza, l’embargo sur les armes et des sanctions contre le régime israélien.
Le mercredi 17 avril 2024