Info NouvelObs.com : une cinquantaine de représentants d'associations ont lancé une campagne nationale contre les pratiques policières violentes, co-organisée par le parti d'Olivier Besancenot.
Une cinquantaine de représentants d'associations et le porte-parole de la LCR, Olivier Besancenot, se sont rassemblés samedi 6 décembre à Paris pour lancer une campagne nationale contre les pratiques policières violentes. Par cette campagne baptisée "Police, personne ne bouge?!", les associations demandent dans leur appel "l'interdiction immédiate de la technique d'immobilisation enseignée et pratiquée par la police qui consiste à effectuer une clé d'étranglement", rappelant que cette méthode, interdite dans plusieurs Etats, "a valu à la France une condamnation par la Cour européenne des droits de l'homme". "Pratiques qui donnent la mort" Le Forum Social des quartiers Populaires (FSQP), le Mouvement de l'Immigration et des Banlieues (MIB), AC Le Feu, le MRAP, ou encore Droit de Cité, réclament également la création d'une commission d'enquête parlementaire sur l'utilisation de cette technique d'immobilisation. "Nous nous élevons contre certaines pratiques et méthodes policières d'interpellation, qui donnent la mort ou rendent des gens handicapés", a précisé Mohamed Mechmache, président du comité AC Le Feu, ajoutant vouloir "emmener la campagne sur un volet politique". "Le problème des techniques policières est un sujet tabou en France, on passe tout de suite pour un énervé, et ça ne rapporte pas des masses de voix. Je crois aux sujets qui pénètrent petit à petit dans la société civile", a pour sa part affirmé Olivier Besancenot, dont le parti a co-organisé cette campagne. Les manifestants se sont réunis rue Monsieur-le-Prince, à l'endroit où est mort le 6 décembre 1986, Malik Oussékine, après une manifestation estudiantine contre la réforme Devaquet. Pris en chasse par les policiers à la sortie de son club de jazz, le jeune homme de 22 ans avait été frappé dans un hall d'immeuble rue Monsieur le Prince et transporté inconscient à l'hôpital Cochin avant de décéder. "Sa mort avait amené à la dissolution de la brigade des voltigeurs" (une équipe de policiers, ndlr), a rappelé Samir Baaloudj, du MIB.