Le village vacances Les Carrats a reçu à partir de 2004 l’université d’été de la LCR, puis celle du NPA à partir de 2009. Mis en vente par la Caisse d’allocation familiale du Languedoc-Roussillon (CAF) qui en est le propriétaire, la fédération des œuvres laïques (FAOL), qui y accueillait pour les vacances des familles en difficulté, a dû quitter les lieux. Mais l’histoire n’est pas terminée.
Le village de vacances des Carrats a donc officiellement fermé ses portes le 31 décembre 2013. La CAF n’a pas renouvelé la convention de délégation avec la FAOL qui a licencié la grosse cinquantaine de salariéEs – à l’année ou saisonniers – qui ont vu leur emploi disparaître dans les petits calculs financiers de la CAF.Celle-ci a donc mis en vente les cinq hectares idéalement situés au bord de la mer. Un lieu qui a de quoi susciter les appétits de bien des promoteurs - bétonneurs rêvant de marinas de luxe ou autres... Il faut dire que la CAF n’a pas hésité à faire une croix sur le caractère social du lieu, mettant en vente l’ensemble pour 7,5 millions d’euros « sans condition ni de poursuite de l’activité ni de garantie quant à l’objectif social. » En tout et pour tout une bonne opération immobilière. Sauf que...
« Protéger les Carrats »Entre 1964 et 1972, l’architecte grec Georges Candilis est le bâtisseur de la station dans le cadre de la Mission Racine. C’est à ce titre qu’il travaille sur les Carrats. Pour cette raison, il y a un an, après l’annonce publique de la mise en vente du site par la CAF, une association locale « le Design s’expose » s’est mobilisée contre le risque de démolition totale du site, désormais en vente au plus offrant. « Il faut protéger les Carrats » ! Exposition sur le travail de l’architecte, articles de presse... l’affaire fait localement du bruit.Conséquence de cette mobilisation, le 23 juillet dernier, le préfet de région a signé un arrêté portant inscription au titre des Monuments historiques du village de vacances. Sont ainsi inscrits les façades et toitures de tous les bâtiments et en totalité certains bungalows, ainsi que le sol des parcelles, y compris les aménagements en bord de plage.La CAF doit donc, pour l’instant, en finir avec ses rêves de juteuses opérations immobilières. À suivre.
Manu Bichindartitz