Publié le Lundi 15 octobre 2012 à 18h40.

Olivier Besancenot : "La lutte collective, ça existe toujours" (Le Dauphiné)

Olivier Besancenot : «la lutte collective, ça existe toujours !

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« Aujourd’hui, l’étape d’après c’est d’établir des convergences entre les différents conflits, PSA, Fralib, Sanofi. » Photo DL/ Stéphane MARC

Tournée des “popotes” pour le “leader” charismatique du NPA Olivier Besancenot, de passage hier à Valence. Une rencontre au lendemain de la sortie de son essai (publié au Cherche midi) “On a voté… et puis après”, un titre inspiré d’une chanson de Léo Ferré.

 Pourquoi ce livre six mois à peine après l’élection du nouveau président de la République ?

« L’idée m’en est venue pendant la campagne présidentielle et j’ai commencé à ce moment-là à l’écrire. J’assume cette urgence : au deuxième tour, on a voté Hollande mais sans aucune espèce d’illusion. On a voté donc et après… ? »

 Quel regard portez-vous sur ces six premiers mois de gouvernement socialiste ?

« Encore une fois, on n’avait pas d’illusion, donc pas de désillusion. L’orientation de ce gouvernement n’est pas surprenante, on est dans une politique libérale à connotation sociale, lissée pour être en accord avec les marchés financiers. Sur une question comme celle de l’emploi, le gouvernement socialiste a choisi son camp. J’étais hier avec les Fralib : contrairement aux promesses faites par Montebourg le gouvernement ne les a pas aidés à récupérer la marque “l’Éléphant” pour qu’ils puissent poursuivre en Scop, alors qu’il pouvait le faire en bloquant Unilever par des taxations aux frontières. Il y a des choix politiques assumés comme chez Sodimédical où rien n’obligeait le parquet, qui relève tout de même de l’État, à plaider la liquidation judiciaire. »

Dans votre livre, vous plaidez pour un plan d’urgence sociale…

« Des mesures politiques exceptionnelles sont nécessaires. Il faut imposer une loi d’interdiction globale des licenciements. Et puis aussi exiger la publication des livres de comptes des grandes entreprises avec la possibilité de réquisitionner l’outil de travail sous contrôle public pour que l’activité continue. Et il faut créer une nouvelle branche de la Sécu qui permette de garantir la rémunération et la qualification des salariés victimes du dépôt de bilan de leur entreprise. Que les grosses entreprises payent pour les petites. »

F Vous croyez toujours dans la possibilité d’une forte mobilisation populaire ?

« La mobilisation est toujours cyclique. Certes, on a connu une défaite lors des manifs sur la retraite, mais regardez au Portugal, le plan de rigueur a été retiré grâce à la mobilisation. Il faut populariser ça. La lutte collective ça existe toujours, c’est ce qu’on a à démontrer. Aujourd’hui, l’étape d’après c’est d’établir des convergences entre les différents conflits comme PSA, Fralib, Sanofi, que tous aillent manifester sous les fenêtres du ministère. Car il faut bien savoir que ce sera de pire en pire dans les entreprises, avec une casse des acquis du travail, de la protection sociale avec une baisse programmée du pouvoir d’achat de 10 à 15%. »