Ouvrier en Gironde, Philippe Poutou succède à Olivier Besancenot comme candidat de l'ex-Ligue communiste révolutionnaire, devenue NPA en 2009.
TÊTU: Où en est le NPA concernant les revendications LGBT?Nous sommes dans la continuité de la LCR. Le NPA est ainsi contre toute forme d'oppression, de discrimination. Nous sommes pour l'égalité des droits, donc pour l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, même si nous ne défendons pas en tant que telle l'institution du mariage. Mais le vrai problème, c'est la violence morale ou physique au quotidien contre les homosexuels.
Quelles sont vos propositions pour lutter contre l'homophobie? C'est un combat qui passe en priorité par l'éducation. Nous devons combattre au quotidien tous les préjugés qui se développent contre toutes les minorités. Partout où on peut le faire: à l'école, dans les médias, au travail... Il faut prendre ces sujets-là de face, et à tous les âges de la vie.
Comment analysez-vous la situation des LGBT dans les entreprises? La question de l'homophobie au sein des entreprises n'est pas encore prise suffisamment au sérieux. Les syndicats ne s'en emparent pas naturellement. Il existe des initiatives individuelles de sensibilisation et d'information, mais ces actions devraient être généralisées. Dans le même temps, il est assez commun aujourd'hui de penser que les ouvriers ont plus de préjugés que dans d'autres milieux. Or, dans mon usine, plusieurs de mes collègues sont ouvertement gays sans que cela pose problème. En réalité, les préjugés se développent dans tous les milieux sociaux. Mais c'est vrai que, dans l'entreprise, ce n'est pas un thème abordé par les syndicats. Comme pour la question des femmes, c'est une question à prendre davantage à bras-le-corps. C'est un combat social à mener globalement. Quand nous menons une bataille contre le capitalisme, nous luttons également contre une société d'oppression qui favorise les racismes et l'homophobie. Ces combats-là sont tous liés les uns aux autres.
Par Marc Endeweld