Châteauroux. Philippe Poutou, porte-parole du NPA et ex-candidat à la présidentielle, a rendu visite, hier, aux syndicalistes de la Maison Louise-Michel, en instance d’expulsion.
Aussi sympa qu'à la télé, Philippe Poutou. Même pas énervé par les cinq heures de voyage depuis Bordeaux, pour cause de retard SNCF. Il est 12 h 30, hier, quand la voiture pénètre sur le parking de la Maison des syndicats, dans le quartier Beaulieu. Les militants lui ont préparé une petite haie d'honneur, constituée de pancartes rappelant les dates-clés de l'histoire du syndicalisme en France.
Poignées de mains, tutoiement de rigueur avec les camarades. La visite des locaux peut commencer. Les mains dans les poches, Philippe Poutou observe, salue, sourit comme un gamin timide. Il hume avec gourmandise les effluves du boudin-purée qui mijote sur les fourneaux, lors du passage par la cuisine. Arrive Denis Guignard, secrétaire départemental de la CGT. Les militants s'installent dans une salle. La discussion peut commencer. Denis Guignard résume, en quelques mots, la longue histoire du conflit qui oppose, depuis 2003, les syndicats CGT, CFDT et FO au maire de Châteauroux qui leur réclame un loyer pour l'occupation des locaux de la Maison Louise-Michel : « Nous posons aujourd'hui la question de la responsabilité des pouvoirs publics face à la défense de cette liberté fondamentale qu'est le syndicalisme », conclut le responsable CGT.
De Bordeaux à Paris
Pour l'ex-candidat candidat à la présidentielle, « l'affaire de Châteauroux participe du contexte ambiant de crise. Votre bataille est à mettre en lien avec l'offensive patronale qui consiste à mettre la population au pas. »La veille, Philippe Poutou était à Bordeaux pour défendre les aides soignantes de l'hôpital. Il sera, ce week-end, à Paris pour participer à la Semaine anti-coloniale. « Je suis pas mal sollicité et je me déplace dès que je peux car je sais qu'une personne un peu connue peut apporter du soutien. Tout devient grave aujourd'hui. L'idée est de se battre tous ensemble pour la défense des emplois, des services publics et de la liberté. »
à suivre
Voilà presque un mois que les militants se relaient pour occuper, jour et nuit, la Maison des syndicats de Châteauroux. Le 18 janvier, en effet, un huissier s'est présenté pour leur signifier leur expulsion, à la demande du maire, Jean-François Mayet, à qui la justice a donné raison. Une pétition rédigée par l'ensemble des organisations syndicales de l'Indre a recueilli 3.000 signatures. Les syndicats la remettront en mairie dans les semaines qui viennent. Ils appelleront, dans ce cadre, à un rassemblement place de la République.
Albane Ratsivalaka