Le leader du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Philippe Poutou, a tenu un meeting au Mans (Sarthe), vendredi 4 mars 2022. Quelques heures après la clôture du dépôt des parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle. Il y a présenté les grandes lignes d’un programme « de lutte collective et de renversement du capitalisme ».
« C’est le dernier meeting que j’introduis en parlant des parrainages ! » Ce vendredi 4 mars 2022, au Mans (Sarthe), Philippe Poutou a le sourire. Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) à l’élection présidentielle l’assure, sous les applaudissements : « On considère qu’on a les 500. On était à 439 parrainages validés jeudi soir, on devrait être autour des 550, ce qui laisse une légère marge. » En attendant le décompte définitif, lundi midi.
L’impression « d’un petit exploit », plaisante-t-il, critiquant tout de même au passage « ce filtre antidémocratique, qui rend compliqué toutes les petites candidatures ».
« On veut porter la parole des opprimés »
Assis à une table, sur une estrade surplombant la salle de la maison de quartier du Mans où sont venus quelque 150 sympathisants, Philippe Poutou réaffirme la nécessité de sa candidature : « On nous met dans la catégorie du petit parti qui ne sert à rien. Il faut sortir de cette posture de la « candidature témoignage » et entamer une campagne décomplexée. » Avec un score avoisinant les 1 % au premier tour des dernières présidentielles, le leader du NPA ne se ment pas : il sait qu’il n’arrivera pas à l’Élysée. Peu importe : « On veut porter la parole des opprimés, des exploités, de celles et ceux qui paient très cher la crise. »
L’Ukraine, « illustration d’un capitalisme mondial »
Évoquant la guerre qui fait rage en Ukraine, il rappelle la position du NPA du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », juge que la situation est « l’illustration d’un capitalisme mondial » et que la militarisation du conflit n’est pas la solution.
Égrenant les grands axes de son programme – qui de son aveu-même n’apporte pas toutes les réponses à ce que son parti dénonce – il aborde l’environnement, prône un accueil inconditionnel des migrants, fustige la montée « d’une vague fascisante ».
Côté emploi, l’ex-ouvrier souhaite une retraite à 60 ans, 55 ans pour les métiers les plus pénibles – « parmi les plus précaires, un quart sont déjà morts à 62 ans. Et on nous dit qu’il faut travailler plus longtemps ? » - ; la baisse du temps de travail, « seule façon de le partager entre tous » et un revenu à 1 800 € minimum.
« Un candidat qui nous représente »
Un discours qui fait mouche auprès de Julie. La jeune femme, « fille de Smicards qui a grandi en HLM » est heureuse de « voir un candidat qui nous représente, ouvrier licencié, qui sait ce que c’est que la précarité ». Ce soir-là, comme elle, beaucoup de jeunes sont présents au meeting. « Il incarne une rupture avec un modèle dépassé », estime Andrew, étudiant. « Il y croit et donne envie d’y croire », apprécie Jean-Luc, 76 ans, adhérent de toujours.
Avant d’entamer l’Internationale, poing levé, le candidat Poutou glisse à la salle : « Sachez que le vote utile n’est pas toujours celui que l’on croit ! »