PARIS, 1 juil 2010 (AFP) - Olivier Besancenot, très mobilisé contre la réforme "inacceptable" du gouvernement sur les retraites, croit au rebond du NPA après sa "gamelle" des régionales mais pour cela, le parti devra "se faire violence".Depuis début juin, après une période d'abstinence médiatique, le porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste sillonne la France avec le collectif unitaire retraites, mené par Attac et la Fondation Copernic auquel participent partis politiques - PS inclus - et syndicats.Après un meeting à Marseille le 7 juin auprès de Marie-George Buffet (PCF), à Lyon le 10, à Rouen le 15 et une manifestation "Lundi au soleil" sur le retraites lundi à Paris, le leader anticapitaliste était mardi à Lille, la ville de Martine Aubry.
Mais la patronne du Parti socialiste n'est "pas venue", raille, auprès de l'AFP, M. Besancenot. Selon lui, "le PS, sous la pression de la campagne unitaire, a été obligé de prendre position sur la retraite à 60 ans, ce qui n'était pas gagné" après le quiproquo autour d'un départ "vers 61 ans ou 62 ans" évoqué par Mme Aubry en janvier."Aujourd'hui on tape sur le même clou", se réjouit le leader du NPA pointant toutefois des "désaccords" avec le PS comme le retour aux 37,5 annuités pour tous, souhaité par les anticapitalistes.Sans oublier de cogner sur sa cible favorite ("Nicolas Sarkozy a décidé de passer vite et fort, mais n'est pas Margaret Thatcher qui veut!"), il pense que l'"arc de force" d'une "gauche sociale et politique soudée" peut faire reculer le gouvernement, comme pour le CPE en 2006.Quant à Eric Woerth, pris dans l'affaire Bettencourt, "à chaque fois qu'il parle, c'est des manifestants de plus dans la rue", jubile-t-il, se félicitant que "le sponsor L'Oréal" se soit "transformé en boulet".A nouveau le pied à l'étrier grâce aux retraites mais en baisse dans le sondages, Olivier Besancenot qui est moins courtisé par les médias, assume totalement sa "discrétion médiatique" d'après-régionales, "par humilité".Avec 3,1% des voix en Ile-de-France où il était tête de liste et 2,5% au niveau national, il reconnaît une "gamelle électorale" qui doit être "salutaire" alors que le NPA s'est divisé autour d'une candidate voilée pendant la campagne et que de nombreux militants ne comprennent pas sa stratégie en solo face au Front de gauche PCF-PG."Nos difficultés sont multiples : problèmes d'orientation, de programme politique, de fonctionnement et de personnalisation", reconnaît M. Besanceno pour qui "il faut régler ces questions et se faire violence" au congrès de novembre qui suivra l'université d'été (25-28 août) où seront invité l'ensemble des partis de gauche et syndicats."Tout ne pourra pas être tranché" en novembre, prévient M. Besancenot. Mais "je sais que le NPA rebondira" et qu'"on trouvera les solutions à notre crise", se persuade le facteur de Neuilly.Lassé d'être porte-parole, l'ex-candidat à la présidentielle qui ne parle pas de 2012, souhaite "être utilisé à d'autres places" au NPA et milite pour un porte-parolat à plusieurs voix. En attendant, il s'implique dans la création d'une gauche anticapitaliste européenne et s'investit, pour développer "l'éducation populaire", dans la Société Louise Michel, créée par un de ses mentors Daniel Bensaïd, décédé récemment.M. Besancenot prépare en tout cas déjà la rentrée sociale. "C'est la première fois depuis longtemps qu'elle est annoncée aussi tôt!" souligne-t-il, promettant un "gros meeting" à Montreuil le 8 septembre avec le collectif unitaire, au lendemain de la nouvelle journée de manifestations. jud/sm/db
Par Julie DUCOURAU