Publié dans Nord Eclair - le mercredi 10 mars 2010 à 06h00
En meeting hier soir, le porte-parole du NPA a joué sa partition : peu régionalisée, généraliste, volontiers pédagogique, pour tailler en pièces le système capitaliste et railler cette autre gauche qui, à ses yeux, n'en est pas une. L'actualité leur fournit des arguments. Total, d'abord et bien sûr, symbole de ce capitalisme qu'ils taillent en pièces. À « abolir », comme le résume Pascale Montel, tête de liste dans la région, et comme on le disait en son temps pour l'esclavage ou la peine de mort. La crise ensuite, et encore et toujours, « l'invitée surprise de cette campagne dont la droite ne voulait pas parler » mais, pour Olivier Besancenot, « la question sociale est tenace dans notre pays ». Sur ce terrain, le Nouveau Parti Anticapitaliste se veut l'occupant principal, voire le seul légitime, du créneau des luttes et de la résistance à un système dont il n'a de cesse de décrire les « vices ». La crise financière ? Rien n'a changé : « les produits toxiques financiers sont toujours planqués dans la comptabilité des banques. Il n'y a aucun contrôle public ! Le ver est toujours dans le fruit ». Les plans de sauvetage ? Autant de sparadraps sur un système dans lequel « l'État investit sciemment à sa propre perte ». La réforme des retraites qui va débouler après les régionales ? L'occasion de railler ces socialistes, Martine Aubry en tête, qui ont levé le tabou du départ à 60 ans, avant de faire machine arrière. « Résultat, l'Élysée peut dire : allez, on fonce ! »
Répartition des richesses
C'est un discours conforme qu'a déroulé Olivier Besancenot à Lille, hier soir, enfourchant ses chevaux de bataille mais sans jamais vraiment descendre dans l'arène régionale. Il pourrait tout aussi bien servir en Bretagne, en Alsace, en Corse. Des Régions, il en aura finalement été peu question, sauf à leur reprocher leurs aides aux entreprises. Leur credo, c'est « la question de la répartition des richesses, toujours et encore ».Crédité par un récent sondage de 2,5 % des intentions de vote dans la région (Lutte ouvrière l'est à 3 %), le NPA ne vise même pas d'élus. « Qu'importe... », lâche Pascale Montel. L'enjeu est ailleurs. Olivier Besancenot : « Quand vous nous dites que voter ne changera pas votre vie, on le sait, mais cela nous donnera un mandat pour continuer ». Et pour envoyer un message à « ceux qui vont regarder de près les résultats ». Avec, en filigrane, cette autre question : « quel type de gauche veut-on construire ? » Ils ont choisi la leur. Extrême.FLORENCE TRAULLÉ